Pour justifier les crimes et les abominations exercées par la France en Algérie de 1830 à 1962, on a coutume de renvoyer la responsabilité au système colonial qui y prévalait. Mais ce système raciste, haineux et criminel a sans doute une paternité ! Il n'est que le bras officieux des différents régimes et pouvoirs qui se sont succédés dans une France se disant patrie de la déclaration universelle et des droits de l'homme. Même dans ce dernier concept, fondamentalement français, il y a une espèce de ségrégation puisqu'on ne parle que de l'HOMME, excluant par là, la moitié de l'humanité faite de FEMMES. Il est plus juste de parler de « Human Rights » ou droits humains selon le concept anglo-saxon. C'est pour dire que cette France officielle là ,qui se targue d'abriter les symboles de la liberté ,de l'égalité et de la fraternité n'étaient que des leurres et n'en demeurent pas moins que des chimères aux vues des maux et des méfaits de la politique menée par Sarkozy and Co tant à l'endroit de la communauté nationale en France que pour les relations d'états. Hollande agira en pompier pour tenter d'effacer autant qu'il peut les conséquences d'une politique aux thèses négationnistes de son prédécesseur, pour recadrer les relations. Demain, sur la place d'Alger qui porte son nom, Maurice Audin occupera le devant la scène mémorielle. Le président Hollande qui a eut certes le courage d'avoir reconnu les massacres du 17 octobres 1961, en aura-t-il encore pour aller plus loin en évoquant la mémoire de Maurice Audin, cet autre grand résistant algérien , enlevé de chez lui un soir de l'année en 1957 . Josette son épouse, âgée aujourd'hui de 81 ans, lutte depuis cette date pour connaitre la vérité sur les circonstances de la disparition et de la mort de son époux. Les dernières paroles de son mari paroles furent : « Occupe-toi des enfants ! ».Il savait déjà qu'avec ces gens la, c'était un aller sans retour. Un peu comme pour ces autres milliers d'Algériens qui subirent le même sort. Ci-après la lettre adressée par Josette Audin au Président François Hollande le 12 Aout 2012. . "Monsieur le Président de la République Française, Je vous écris au sujet de mon mari, Maurice Audin. En 1957, nous vivions à Alger avec nos trois enfants (3 ans, 20 mois et un mois). C'était la guerre d'Algérie. Comme beaucoup d'autres Algériens, Maurice était engagé dans la lutte pour la libération de l'Algérie. Comme beaucoup d'autres Algériens, il a été arrêté par les parachutistes français responsables "du maintien de l'ordre". C'était le 11 juin 1957, pendant la bataille d'Alger. Comme beaucoup d'autres Algériens, il a été atrocement torturé, torturé jusqu'à la mort. Comme pour beaucoup d'autres Algériens, les militaires français, responsables de son assassinat, ont prétendu qu'il s'était évadé au cours d'un transfert. Les autorités civiles, militaires, juridiques françaises s'en sont toujours tenues à cette thèse. Pourtant, des historiens dont Pierre Vidal-Naquet, ont établi que mon mari était mort sous la torture. Une journaliste, Nathalie Funès, a trouvé récemment dans les archives d'une université américaine, des éléments nouveaux. Il est temps, plus de 50 ans après la fin de la guerre d'Algérie, que la vérité soit connue et reconnue. Pour commencer, il faut que les historiens puissent avoir accès à toutes les archives de toutes les personnalités civiles et militaires françaises en charge du « maintien de l'ordre » en Algérie, et à tous les niveaux. J'espère, Monsieur le Président de la République, que vous aurez à cœur de faire ouvrir toutes ces archives pour que soit établie la vérité sur ce qui s'est passé, au nom de la France, en Algérie. Comme le Président de la République J. C. (NDLR, Jacques Chirac) l'a fait pour condamner la rafle du Vel d'Hiv, j'espère que vous ferez aussi, au nom de la France, non pas des excuses pour des actes qui ne sont pas excusables, mais au moins une condamnation ferme de la torture et des exécutions sommaires commises par la France pendant la guerre d'Algérie. Avec mes sentiments respectueux Josette Audin "