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Prise en charge m?dicale insuffisante, p?nurie criante et chert? des m?dicaments, campagnes de pr?vention occasionnelles, souffrances quotidiennes? Les malades chroniques tirent la sonnette d?alarme
C?est un v?ritable cri de d?tresse que le r?seau de huit associations de malades chroniques a lanc? hier au forum d?El-Moudjahid? Abordant les r?sultats du 2?me Printemps du Patient qui a eu lieu ? la Biblioth?que nationale, le 1er avril 2008, M. Bouallag, coordinateur du r?seau et pr?sident de l?Association SOS h?patite, n?a pas manqu? de faire part, encore une fois, des pr?occupations qui minent le v?cu des malades chroniques et les probl?mes qui se posent cruellement ? eux au quotidien. Selon lui, 14 millions d?Alg?riens sont atteints de maladies chroniques, soit 38% de la population touch?e par diverses pathologies (hypertension art?rielle, cancer, h?patite, insuffisance r?nale, sida, asthme). ?La souffrance commence depuis l?accueil jusqu?au traitement?, estime le coordinateur du r?seau qui a tenu ? appeler, pour la ?ni?me fois, les pouvoirs publics ? reconna?tre les maladies chroniques et ? ?impliquer le r?seau des associations dans les cercles d?cisionnels?. Il regrette, dans ce contexte, ?le d?sengagement du minist?re de la Sant? et celui de la Solidarit?? qui sont rest?s, selon lui, ?injoignables durant toute une ann?e?. Pourtant, le ministre de la Solidarit?, Djamel Ould Abb?s, s??tait engag?, lors de la 1?re ?dition du ?Printemps du patient?, ? d?signer deux interlocuteurs de son minist?re qui seront charg?s de travailler avec les associations des malades. ?Force est de constater que rien n?a ?t? fait jusqu?? aujourd?hui?, souligne-t-il. ?Idem pour ce qui est du ministre de la Sant? qui avait pourtant ordonn? ? son conseiller de prendre en charge les dol?ances des associations, rest?es sans suite ? ce jour?, dit-il. ?En somme, conclut-il ? ce propos, seul le minist?re du Travail tient compte de notre pr?sence en travaillant avec nous en concertation et d?une fa?on r?guli?re?. Les repr?sentants des associations sont ainsi toujours ? interpeller les pouvoirs publics pour une r?elle prise en charge des malades chroniques sur tous les plans, en demandant aussi l?actualisation et l?application du syst?me de contractualisation CNAS-h?pitaux. Les recommandations du Printemps du patient, transmises aux diff?rentes instances (Pr?sident de la R?publique, Chef du gouvernement?) concernant notamment l?implication active du mouvement associatif dans le processus de contractualisation, l?activation de l?op?ration d?identification des malades chroniques d?munis, la g?n?ralisation du conventionnement pour toutes les maladies chroniques (CNAS-CASNOS), l?instauration d?un conseil de greffe d?organes, sont rest?es de vains mots. Et en d?pit des instructions fermes du pr?sident de la R?publique pour la mise en application effective du syst?me de contractualisation CNAS-h?pitaux, ? partir du mois de janvier dernier, les choses tra?nent encore et ?la responsabilit? incombe tout d?abord au minist?re de la Sant??, fait-on remarquer. S?y ajoutent, selon le r?seau d?association, l?environnement hostile, l?irresponsabilit? du corps m?dical, la p?nurie criante de m?dicaments? Ce sont autant de probl?mes pos?s qui restent jusqu?? aujourd?hui lettre morte. Malgr? les budgets colossaux et les discours officiels rassurants en Alg?rie, les malades chroniques d?plorent ainsi toujours les conditions pr?caires de leur prise en charge au niveau des ?tablissements de sant? et souffrent encore de rupture fr?quente en mati?re de m?dicaments. La repr?sentante de l?association des asthmatiques critique, elle, les tarifs de r?f?rence soumis ? cette cat?gorie de malades dans la nouvelle liste des m?dicaments, les obligeant ? payer 50% du m?dicament. Et de marteler: ?Non seulement ils ne nous ont pas consult?s sur le syst?me de remboursement, mais ils savent bien que les premi?res causes de cette maladie sont li?es ?troitement au cadre de vie du citoyen et ? la d?mographie galopante!? De son c?t?, la repr?sentante de l?association des malades canc?reux lance un appel aux pouvoirs publics pour la pr?vention et le d?pistage pr?coce de ce mal cach? ainsi que la cr?ation d?unit?s d?centralis?es de chimioth?rapie. Elle tire la sonnette d?alarme sur le cancer du sein et surtout celui du col de l?ut?rus qui fait des ravages ? cause des mariages pr?coces, notamment dans le Sud du pays. Elle fait ?tat ?galement de la propagation de plus en plus de cancers du poumon et ceux ? l?origine des maladies professionnelles qu?on d?couvre g?n?ralement tardivement. Pour sa part, le Dr Benachenhou, conseiller scientifique du r?seau, estime que les structures de prise en charge des malades chroniques sont ?clat?es. ?Ce qu?il nous faut aujourd?hui, dit-il, en plus des unit?s de sant? de base (EPSP), c?est une qualit? de prise en charge dans les h?pitaux et ? l?ext?rieur des h?pitaux.? Selon lui, on doit mettre le paquet d?sormais sur le c?t? pr?ventif qui a ?t? consid?r? de tout temps comme une coquetterie. ?Quelque 6 millions de malades chroniques sont atteints d?insuffisance r?nale -un nombre qui pourrait passer ? 8 millions en 2009- dont 13.000 h?modialys?s qui seront pr?s de 20.000 d?ici ? 2 ans?, a annonc? le SG des insuffisants r?naux. Mais le plus dangereux c?est que 40% des h?modialys?s souffrent de l?h?patite B ou C. Pour le Dr Benachenhou, le dialogue de sourds des pouvoirs publics a oblig? les associations alg?riennes des malades chroniques, qui sont livr?es ? eux-m?mes, ? ?tablir des contacts avec des ?trangers pour transmettre leurs dol?ances. En tous cas, le long calvaire des malades chroniques ne s?arr?te pas l?, pour une population ? risque qui ne demande qu?un petit geste pour l?all?gement de sa souffrance?