Sans surprise, le RCD de Sa?d Sadi va faire l?impasse sur l??lection pr?sidentielle d?avril 2009. Son conseil national, r?uni ce jeudi en session extraordinaire, a ent?rin? une d?cision qui relevait du secret de polichinelle depuis quelque temps. D?j? que dans son discours d?ouverture, le Dr Sadi a donn? le ton en expliquant longuement pourquoi le RCD ne participera pas aux joutes ?lectorales, mais aussi en d?cidant de mettre ses activit?s au frigo du moins jusqu?? l?apr?s pr?sidentielle. Il n?y avait, donc, point de suspense, ce jeudi, tant l?option du boycott ?tait prise depuis quelque temps d?j?. Ses collaborateurs du Conseil national n?ont fait qu?appuyer son violent r?quisitoire contre le pouvoir accus? de vouloir ??teindre toute activit? politique?. Et il faut croire qu?il a r?ussi dans son ?uvre puisque le RCD a d?cid?, souverainement, de s?exclure du d?bat politique en tant que parti d?opposition. A l?unanimit?, le Conseil national a, donc, approuv? la d?cision de Sa?d Sadi de ne pas se pr?senter ?et de rejeter tout le processus ?lectoral tel que profil? depuis le coup de force constitutionnel du 12 novembre 2009?. Grosse surprise, en revanche, au sujet de cette d?cision de geler les activit?s officielles du parti ?jusqu?? avril 2009". Le communiqu? ayant sanctionn? le Conseil national pr?cise que le RCD voudrait ?d?noncer l?asservissement de l??tat et sa confiscation en faveur d?une pr?sidence ? vie qui est une insulte ? l?encontre des sacrifices et des l?gitimes esp?rances du peuple alg?rien?. Fatalistes, Sadi et les membres de la direction nationale du RCD pensent que ?le n?potisme et la fuite en avant condamnent le pays ? une ?preuve ?lectorale rejet?e par notre peuple et d?j? disqualifi?e sur la sc?ne internationale, compromettant un peu plus les chances de r?novation nationale?. Mais au lieu de se battre pour changer les choses, le RCD semble t?tanis? parce qu?il appelle ?la r?pression et la corruption, qui sont les deux mamelles du pouvoir, ne peuvent rien contre les exigences de l?histoire?. Sadi conc?de, certes, que le rejet de l??lection pr?sidentielle ?dict? autant par les consid?rations politiques que le souci de la dignit? nationale, ne peut se suffire?. Mais il ne veut plus se ?faire violence pour favoriser toute ?volution ordonn?e pouvant ?pargner le chaos au pays?, comme il l?a fait par le pass?. Sa non participation ? la pr?sidentielle et le gel de ses activit?s, le RCD les d?crit comme une ?alerte ? nos concitoyens et partenaires sur les m?faits de l?asphyxie de la vie publique?. Et au-del?, le RCD voudrait ? travers ses d?cisions, lancer un ?message fort, ? savoir la confiscation des institutions doubl?e de violations de la loi?. C?est, d?apr?s lui, une fa?on de faire ?la d?monstration de la d?ch?ance d?un syst?me politique bloqu? de l?int?rieur et une d?cision qui contribuera ? rapprocher l?av?nement d?une alternative d?mocratique?. Les dirigeants du RCD ne vont pas, pour autant, croiser les bras durant cette p?riode ?d?hibernation?. Sa?d Sadi affirme m?me qu?il profitera de l?occasion pour ?s?occuper de ses t?ches organiques et de son red?ploiement sur le terrain en privil?giant la communication de proximit? en direction de la jeunesse?. Et, sur ce plan, le RCD a, certainement, du pain sur la planche avec ce mouvement de dissidence pilot? par l?ex vice-pr?sident Djamel Fardjallah qui, la veille de ce Conseil national, avait d?nonc? le fonctionnement du RCD et les purges contre les ?cadres de valeur? qu?il a imput?es express?ment ? Sa?d Sadi. Autant dire que cette ?clipse du parti d?cid?e par Sadi est quelque part provoqu?e. Histoire d??touffer la protestation qui gagne du terrain notamment ? Bejaia. Ce boycott de la pr?sidentielle arrange finalement tout le monde au RCD. La direction comme les opposants y trouvent leur compte.