Les efforts d?ploy?s pour ?largir la base industrielle de l?Alg?rie se sont traduits par un succ?s mitig?, a estim? un r?cent rapport du cabinet britannique Oxford Business Group, malgr? l?engagement du gouvernement ? promouvoir le secteur manufacturier, initialement ? travers des investissements directs mais aussi ? travers un processus de privatisation. Lors de son passage, le 22 janvier dernier ? l?APN, le ministre de la Promotion de l?investissement, Hamid Temmar, a d?clar? que 447 entreprises publiques avaient ?t? privatis?es entre 2003, date du lancement du programme de privatisation, et le premier trimestre 2008, produisant un revenu total de 1,8 milliards de dollars. Aujourd?hui, selon OBG, l?industrie manufacturi?re alg?rienne est principalement ax?e sur un petit groupe de secteurs, principalement les m?taux, les mat?riaux de construction et les produits ?lectriques et chimiques. L?un des secteurs cit?s par OBG, et qui b?n?ficie de l?actuel essor du b?timent en Alg?rie, est l?industrie m?tallurgique. On savait que la plus grande usine sid?rurgique du pays, situ?e ? El-Hadjar, est exploit?e par le g?ant mondial de l?acier Arcelor Mittal, et affiche une capacit? de production annuelle de l?ordre de 1,3 million de tonnes. Maintenant, et malgr? la chute du prix de l?acier et la diminution de la demande, le groupe Arcelor Mittal a annonc? en d?cembre dernier qu?il envisageait de r?aliser une nouvelle usine ? Bellara pour un investissement de 1,5 milliard de dollars. Tout comme l?industrie cimenti?re, les producteurs sid?rurgiques alg?riens ont acc?s ? de vastes ressources de mati?res premi?res, avec notamment les mines de l?Ouenza et de Boukhadra, qui renferment d??normes quantit?s de minerai de fer. Par ailleurs, le secteur des m?taux contribue ? la forte progression de l?industrie du c?ble, annonce aussi le rapport d?OBG. En mai de l?ann?e derni?re, la soci?t? am?ricaine General Cable Corporation (GCC) a acquis une participation majoritaire dans le capital d?Enica Biskra, un fabricant alg?rien de c?bles d?alimentation et de construction, basse et moyenne tensions, qui a r?alis? un chiffre d?affaires de plus de 70 millions d?euros pour l?exercice 2007. La direction de GCC a d?clar? qu?elle investirait quelque 26 millions d?euros pour renforcer la capacit? de production et l?offre de produits, ainsi que pour d?velopper l?activit? commerciale du groupe en Afrique du Nord et en Europe. Les r?dacteurs du rapport estiment aussi que le secteur chimique conna?t un essor rapide, sous l?impulsion de l?industrie des hydrocarbures qui lui procure les mati?res premi?res dont il a besoin. En septembre 2008, la soci?t? Uhde, filiale du groupe allemand THyssenKrupp, a ?t? choisie par la soci?t? Sofert Alg?rie, dont le capital est d?tenu par la soci?t? nationale Sonatrach et Orascom Construction Industries, pour la conception et la construction, cl?s en main, d?une usine d?engrais ? Arzew, pour un montant de 2 milliards de dollars. M?me si le rapport soutient, comme certain, qu?il est fort peu probable que l?industrie manufacturi?re puisse d?tr?ner l?industrie des hydrocarbures dans les ann?es ? venir, il voit que la mont?e en puissance des investissements, issus des secteurs public et priv?, ainsi que la poursuite du processus de privatisation des entreprises publiques fourniront une source d?emploi et de revenu croissante et durable. Citant des donn?es de l?Organisation pour la coop?ration et le d?veloppement ?conomique (OCDE), OBG consid?re que ?l?industrie contribue pour 5% au Produit int?rieur brut (PIB) national et les produits finis ou semi-finis repr?sentent moins de 1,5% des exportations. En comparaison, le secteur des hydrocarbures contribue ? hauteur de 30% au PIB national et repr?sente 97,5% des exportations?. Il est relev? qu?une grande partie de la production industrielle nationale est destin?e au march? local, notamment au secteur du b?timent qui a re?u l?appui du gouvernement ? travers un programme de 15 milliards de dollars visant ? am?liorer les infrastructures, ? r?sorber la p?nurie actuelle de logements et ? accro?tre les capacit?s de production d??nergie. Le rapport d?OBG, pour les besoins de la comparaison, rappelle que dans les ann?es 80, la politique industrielle du gouvernement consistait ? renforcer le secteur public. Cette strat?gie s?appuyait sur la nationalisation des entreprises existantes ainsi que sur la cr?ation de nouvelles branches industrielles. ?N?anmoins, apr?s avoir cr?? ou nationalis? plus de 1000 entreprises publiques, dont pr?s de 200 sp?cialis?es dans la production industrielle, l?Alg?rie a entam? un processus d??valuation de ces m?mes entreprises au d?but des ann?es 90?. Une s?rie d??tudes a r?v?l? que plusieurs d?entre elles ?taient peu rentables ou repr?sentaient une ponction sur le budget de l?Etat?. Par cons?quent, ?certaines ont d? fermer leurs portes ou fusionner tandis que la plupart ont ?t? vou?es ? la privatisation?. Selon une ?tude publi?e par le R?seau Euro-m?diterrann?en d?Agences de promotion des investissements, il y avait 174 entreprises publiques alg?riennes vou?es ? la privatisation en 2005, dans le domaine de l??lectronique, des m?taux, de la chimie et des services hydrauliques.