Oxford Business Group (OBG) estime dans son briefing qu'“il est fort peu probable que l'industrie manufacturière puisse détrôner l'industrie des hydrocarbures dans les années à venir”. “Les efforts déployés pour élargir la base industrielle de l'Algérie se sont traduits par un succès mitigé malgré l'engagement du gouvernement à promouvoir le secteur manufacturier, initialement à travers des investissements directs, mais aussi à travers un processus de privatisation”. C'est ce que relève Oxford Business Group (OBG) dans son briefing, sous le titre “Algérie : l'espoir industriel”. Le document cite les données de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), relevant que l'industrie en Algérie contribue pour 5% au Produit intérieur brut (PIB) national, et les produits finis ou semi-finis représentent moins de 1,5% des exportations. En comparaison, le secteur des hydrocarbures contribue à hauteur de 30% au PIB national et représente 97,5% des exportations. “Une grande partie de la production industrielle nationale est destinée au marché local, notamment au secteur du bâtiment, qui a reçu l'appui du gouvernement à travers un programme de 15 milliards de dollars, visant à améliorer les infrastructures, à résorber la pénurie actuelle de logements et à accroître les capacités de production d'énergie”, note le cabinet londonien. Oxford Business Group indique qu'“aujourd'hui, l'industrie manufacturière algérienne est axée sur un petit groupe de secteurs, principalement les métaux, les matériaux de construction et les produits électriques et chimiques”. Parmi les principales industries “non hydrocarbures”, citées par Oxford Business Group, figure le ciment, “un secteur actuellement dominé par le groupe français Lafarge suite au rachat début 2008 d'Orascom Cement, société égyptienne qui occupe, à présent, la position de leader dans la production de matériaux de construction sur l'ensemble du marché du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord”. “La démarche se concrétisera par le rachat des cimenteries qu'Orascom a réalisées, dont celles de ces dernières années en Algérie via ACC (Algerian Cement Compagny), à savoir la cimenterie de M'sila et celle réalisée récemment à Sig, dans la wilaya de Mascara, pour la production des ciments blancs. Par ailleurs, en juin 2008, Lafarge a consolidé sa position sur le marché algérien en achetant 35% du capital de la cimenterie de Meftah, située à 20 km d'Alger, pour un montant de 43,5 millions d'euros (68 millions de dollars). L'accord comprend également la signature d'un contrat de management d'une durée de 10 ans et l'engagement par Lafarge de mener à bien les investissements nécessaires pour accroître la capacité de production à 1,2 million de tonnes en 2010, contre 800 000 tonnes actuellement”, lit-on dans le document. L'autre secteur bénéficiant de l'actuel essor du bâtiment en Algérie, cité par le cabinet Oxford, “est l'industrie métallurgique”. La plus grande usine sidérurgique du pays, située à El-Hadjar à Annaba, relève le rapport, est exploitée par le géant mondial de l'acier ArcelorMittal, et affiche une capacité de production annuelle de l'ordre de 1,3 million de tonnes. “Malgré la chute du prix de l'acier et la diminution de la demande, le groupe ArcelorMittal a annoncé, en décembre dernier, qu'il envisageait de réaliser une nouvelle usine à Bellara (Jijel), pour un investissement de 1,5 milliard de dollars”, souligne OBG, précisant que “tout comme l'industrie cimentière, les producteurs sidérurgiques algériens ont accès à de vastes ressources de matières premières, avec notamment les mines d'Ouenza et de Boukhadra, qui renferment d'énormes quantités de minerai de fer”. Le rapport Oxford Business Group évoque, par ailleurs, la forte progression de l'industrie du câble. OBG rappelle que la société américaine General Cable Corporation (GCC) a acquis une participation majoritaire dans le capital d'Enica Biskra, un fabricant algérien de câbles d'alimentation et de construction basse et moyenne tensions qui a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 70 millions d'euros pour l'exercice 2007. La direction de GCC a déclaré qu'elle investirait quelque 26 millions d'euros pour renforcer la capacité de production et l'offre de produits, ainsi que pour développer l'activité commerciale du groupe en Afrique du Nord et en Europe. Pour autant, indique Oxford Business Group, “il est fort peu probable que l'industrie manufacturière puisse détrôner l'industrie des hydrocarbures dans les années à venir”. Néanmoins, conclut le rapport, “la montée en puissance des investissements issus des secteurs public et privé, ainsi que la poursuite du processus de privatisation des entreprises publiques fourniront une source d'emplois et de revenus croissante et durable”. Synthèse M. R.