Dans une r?cente ?tude sur les r?formes en Alg?rie, intitul?e un ?Nouveau regard sur la r?forme?, le cabinet britannique de consulting, Oxford Business Group, estime que, malgr? la crise mondiale, ?les autorit?s alg?riennes ont tir? profit de leur position relativement ? l?abri afin d?acc?l?rer les r?formes ?conomiques sous un mandat renouvel??. ?A la suite de la r??lection du Pr?sident Abdelaziz Bouteflika pour un troisi?me mandat, le gouvernement alg?rien est appel? ? poursuivre sa politique d?augmentation des d?penses, y compris en mettant en place un Fonds national d?investissement dot? d?un capital public de 113,6 milliards d?euros (150 milliards de dollars, ndlr)?, estime l??tude d?OBG. Le document revient sur le d?bat interne en Alg?rie, rappelant l?existence de ?critiques ayant d?plor? la lenteur des r?formes de l?investissement au cours des deux premiers mandats du Pr?sident Bouteflika?. Mais il insiste sur le fait que beaucoup d?investisseurs sont certains que l?Alg?rie est un pays plus s?r qu?auparavant, ?en partie gr?ce ? la politique constante de lib?ralisation du gouvernement?. Ainsi, l??tude cite l?annonce d?un flux r?gulier de projets d?investissement tels que le Fonds national d?investissement du Pr?sident, qui sera mis en route une fois retomb?e l?excitation des ?lections. Selon Kamel Mansouri, P-dg de Sofinance, un cabinet de services financiers, cit? par OBG, ?les autorit?s peuvent grandement contribuer ? la diversification de l??conomie en investissant le fonds dans des secteurs strat?giques innovateurs et diminuer la d?pendance des importations?. S?agissant du troisi?me mandat de Bouteflika qui commence, OBG pense que le gouvernement a ainsi l?occasion de faire passer quelques-unes des r?formes ?conomiques les plus urgentes qui avaient ?t? mises en attente alors que les caisses de l?Etat d?bordaient de revenus p?troliers. Parmi les priorit?s pour les mois ? venir, la clarification du cadre juridique qui r?git la propri?t? ?trang?re. ?En d?cembre 2008, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a d?voil? une s?rie de directives fixant des limites ? la propri?t? ?trang?re, mais des ambigu?t?s dans le texte ont conduit de nombreux investisseurs ? adopter une attitude attentiste avant de proc?der ? de nouveaux projets?, ?crivent les r?dacteurs de cette ?tude. Il est fait notamment mention du fait que les entreprises d?Etat ont d?sormais une participation majoritaire dans tous les nouveaux partenariats, alors que les actionnaires locaux doivent d?tenir une participation d?au moins 30% dans les entreprises ?trang?res importatrices. Malgr? cela, l??tude indique que l?Alg?rie est mieux plac?e que la plupart des pays afin de faire passer des r?formes dont on a grand besoin. ?Tandis que la baisse des prix du baril a fait para?tre la manne p?troli?re lucrative de l?Alg?rie moins robuste que dans les ann?es pr?c?dentes, l?entr?e report?e de l?Alg?rie dans l??conomie mondiale a permis au syst?me financier du pays de rester relativement prot?g? contre les pires exc?s de la r?cession mondiale?. En effet, selon un r?cent rapport du FMI, ?l??conomie alg?rienne est ? l?abri d?une contagion financi?re directe?. En r?alit?, le m?rite revient ? l?Ex?cutif qui a su, par sa politique budg?taire et mon?taire, limiter l?exposition de l??conomie ? des facteurs externes, ? l?exception des prix mondiaux de l??nergie. De plus, le pays a quasiment r?sorb? sa dette ext?rieure, tandis que sa croissance est de 3% et que le secteur bancaire, riche en liquidit?s et en surliquidit?s, demeure entre les mains de l?Etat. Selon le FMI, la Banque d?Alg?rie a su g?rer avec prudence les r?serves de devises, une grande partie de ces recettes ayant ?t? investie dans des titres ? revenu fixe. Cela, sans compter que le taux d?inflation demeure l?un des plus bas de la r?gion, ce qui t?moigne de prix de l??nergie au plus bas et des subventions de l?Etat ? la demande en bl? et en lait. Pour autant, cela ne veut pas dire que l?Alg?rie peut se passer d?aller vers d?autres r?formes structurelles, du moment que son ?conomie reste mono-exportatrice et donc peu diversifi?e, sachant les fluctuations de la demande mondiale sur le p?trole et l?instabilit? de la demande europ?enne sur le gaz naturel. Comment employer l?argent du p?trole ? D?abord en densifiant l?activit? autour de l?industrie d?extraction et des d?riv?s du p?trole. Ce n?est pas un hasard si Chakib Khelil a annonc?, r?cemment, que Sonatrach compte r?aliser une s?rie de projets pour un volume de plus de 50 milliards de dollars durant le troisi?me mandat de Bouteflika. Cela indique une prise de conscience, en haut lieu, que le p?trole, s?il handicape la structure des ?changes de l?Alg?rie, doit ?tre n?anmoins employ? pour mieux int?grer le pays dans l??conomie mondiale et constituer le point de d?part de la diversification de l??conomie et non un obstacle.