?est devant une nombreuse assistance qu?a ?t? donn?e, jeudi apr?s-midi au Th??tre Abdelkader Alloula, la repr?sentation g?n?rale de la pi?ce ?Hob Oua Lou?ab?, ?crite par Ali Naceur, mise en sc?ne par Mohamed Sellal, assist? de Boualem Djenat. Ce spectacle constitue la troisi?me production th??trale inscrite au programme de cr?ation artistique de l?institution th??trale d?Oran pour l?ann?e 2009. A la fin de la repr?sentation, alors qu?il ?tait occup? ? saluer les com?diens et toute l??quipe technique, qui a con?u le spectacle, par une standing ovation, le nombreux public pr?sent ne pr?tera pas attention ? la c?l?bre chanson ?La complainte des vieux amants? qui r?sonnera, en guise d??pilogue et en hommage ? Jacques Brel, dans le th??tre. Il est ? croire que Ali Naceur, en ?crivant sa pi?ce, a d? vraisemblablement ?tre habit? par quelques m?taphores de cette merveilleuse chanson puisqu?il a tent? de recr?er la m?me atmosph?re de cette ?chambre sans berceau? o? un couple dans l?enfermement ?gr?ne son drame et sa solitude dans ?des ?clats de vieille temp?te?. Atmosph?re qui ne parviendra pas, h?las, ? ?tre rendue par le spectacle. ?Hob oua Lou?ab? relate un drame social, celui de la st?rilit? du couple. Ali Naceur, qui encore une fois, dans son quatri?me produit th??tral pr?sent? au public, explore l?univers du couple, qui repr?sente pour lui un condens? repr?sentatif de la soci?t?. Il tentera de nous plonger dans l?atmosph?re pesante v?cue au quotidien par un couple compos? de Anis, sexag?naire en retraite, et de Amel, son ?pouse, institutrice dans une ?cole maternelle de son ?tat. Les deux personnages se vouent un amour sinc?re en d?pit du fait que Amel n?ait pas r?ussi ? avoir un enfant pour assurer la post?rit?. Le couple tentera d?assumer ce drame dans la s?r?nit?. Mais cette perp?tuelle ?preuve sera v?cue comme un calvaire pour l?institutrice Amel, qui vit constamment dans l?entourage d?enfants qui ne sont pas les siens. Cette situation d?sesp?r?e provoquera chez elle des d?lires et engendrera par instants une atmosph?re ?lectrique ?maill?e de coups de gueules avec l?homme de sa vie. En d?sespoir de cause, Amel comblera l?absence d?enfant en parsemant sa chambre de peluches et en affublant m?me un ourson, sa peluche favorite, du nom de Anis, son mari, qui sera son enfant imaginaire sur lequel elle transf?rera tout l?amour qu?une m?re porte ? son enfant. La pi?ce se d?roulera dans un d?cor inamovible con?u par Sa?d Missoum qui offrait cependant beaucoup d?espace pour l??volution des com?diens mais qui ne sera pas exploit?. Ponctu?e par trois tableaux, la longue conversation, parfois paisible, souvent orageuse, entre les deux personnages aura manqu? en beaucoup d?endroits du tonus n?cessaire pour certaines r?parties. M?me si les com?diens ont fait l?effort n?cessaire, notamment Fouzia Bouchareb, qui s?est surpass?e dans ce personnage de Amel, un des plus grands r?les de sa carri?re, ils n?auront pas r?ussi ? restituer tout l?humour ou l?esprit des tournures verbales dont l?auteur a truff? son texte, dont on reprochera au passage la surcharge souvent superflue d?innombrables r?pliques en langue fran?aise. On n?oubliera pas de saluer Abdellah Ghorbal pour sa belle et gazouillante musique qui a marqu? la transition des tableaux.