Au quatri?me jour de la campagne ?lectorale, chacun des candidats pour la Pr?sidentielle 2009 redouble d?efforts pour convaincre les ?lecteurs. Si, pour les cinq autres candidats, on use et abuse du m?me discours que lors des pr?c?dentes ?lections, ? quelques nuances pr?s, le pr?sident candidat, v?ritable monstre politique, champion dans le maniement du verbe et de la rh?torique, utilise, quant ? lui, une nouvelle m?thode afin de faire passer ses messages politiques. Ses atouts ? Une strat?gie charismatique fond?e sur l?exploitation de l??motion o? la communication de masse s?inscrit comme ?l?ment majeur du jeu politique et dans laquelle sont mobilis?s un triumvirat de partis politiques, un r?seau d?organisations de masse et une dizaine d?associations de soutien avec tous leurs relais. Au total, 8.000 meetings et 6.000 permanences implant?es partout dans le pays et appel?es ? un battage quotidien sans pr?c?dent pour le candidat. Des moyens colossaux qui se chiffrent ? des milliards sont mobilis?s dans cette bataille contre l?abstention. Contrairement ? ses adversaires dont la th?matique, trop peu m?rie, appara?t comme un catalogue de mesures plut?t que comme une d?marche logique appuy?e par une vision coh?rente et simple de la soci?t?. En plus, ces candidats, sans exp?rience dans ce type de rendez-vous, les plus importants de la vie politique, se perdent dans des th?matiques g?n?rales, confirmant ainsi leur qu?te d?identit? politique avec un jeu qui oscille vers la r?cup?ration des sujets du candidat signant clairement la pauvret? de positionnement politique et la diff?renciation, ? l?exemple de la candidate du PT qui veut se distinguer des autres ? tout prix, avec le risque de ne plus ?tre reconnue. Et dont le discours politique semble faire ?cho aux appels populistes. Alors que le candidat Bouteflika, tr?s familiaris? avec les r?gles de la surm?diatisation politique, pr?sente son programme comme le fruit de sa volont? personnelle et non le r?sultat d?une r?flexion d?un parti politique, avec comme consigne la r?ponse aux attentes de plus en plus individualistes des ?lecteurs, et dont la force du message est le besoin de protection face ? la peur. Plaidant la continuit? dans sa politique, le pr?sident candidat, main sur le c?ur (signe de confiance), apporte par ailleurs de la fra?cheur dans le d?bat en promettant plus de s?curit? avec la poursuite de la r?conciliation nationale, plus de droits ? la femme (plus de 50% du r?servoir ?lectoral), plus d?emplois, moins de ch?mage, plus de logements, des r?formes ?conomiques plus approfondies, ainsi que le retour de l?Etat de droit. Des solutions pratiques pr?conis?es au lieu de promesses creuses ? l?heure de la d?saffection populaire et des indiff?rences publiquement affich?es. En pr?servant par-dessus tout le consensus avec tous les acteurs et les milieux ?conomiques et sociaux. Le candidat Bouteflika, qui a sciemment choisi les premi?res haltes de son p?riple ?lectoral en fonction du niveau d?implication des citoyens et de leurs pr?f?rences politiques, passe ? la communication offensive pour tordre le cou aux partisans du boycott, avec un seul mot d?ordre : ?Un vote massif et une majorit? ?crasante?. De par sa stature, le candidat Bouteflika, qui se proclame ind?pendant, met ?galement de c?t? ses affinit?s partisanes, se voulant avant tout rassembleur. Son staff de campagne, ? l?aff?t de toute action en faveur de leur candidat, met, quant ? lui, en place et pour la premi?re fois, d?autres outils participatifs, en plus des canaux traditionnels de la communication (les m?dias lourds et la presse ?crite), ? savoir la e.campagne. Le site web Bouteflika2009.com re?oit d?j? 1000 messages par jour, et entre 5.000 et 10.000 visiteurs quotidiennement. C?est le d?but du marketing politique o? tous les moyens sont bons pour influencer les ?lecteurs. Comme disait Sarkozy, dans son essai politique ?T?moignage?: ?Dans un monde qui bouge ? toute vitesse, l?immobilisme est la posture la plus risqu?e pour notre pays ; j?aime construire, agir, r?soudre les probl?mes...?