Le march? national est inond? par des quantit?s importantes de faux billets de 1.000 dinars, ind?tectables aux UV des compteuses billets, et les banquiers -?tatiques et priv?s- se d?clarent d?pass?s par l?ampleur du ph?nom?ne? Parmi quelques dizaines de millions de centimes, des faux billets sont d?tect?s ? l??il nu ? chaque fois, ce qui a pouss? les banquiers ? avouer que ?l??conomie nationale a ?t? gangren?e?. Mais ce qui est encore plus pr?occupant c?est qu?il s?agit de faux billets qui ne sont d?tectables qu?? des indices pr?cis, les contrefacteurs ayant laiss? passer un d?tail si infime? ?En extrapolant, et en th?orie, ces quantit?s de faux billets en circulation sur le march? repr?sentent des sommes faramineuses?, ?voquent ? l?unanimit? les responsables des banques approch?s. L?affaire n?est donc pas du tout l?g?re et le ver est dans le fruit. D?apr?s le propre aveu du directeur de la banque Soci?t? G?n?rale d?Oran, M. Boutin, ?ces billets sont presque parfaits?. ?M?me si nous r?glons nos machines ? une tr?s grande sensibilit?, dit-il, ces billets passent quand m?me!? M. Belhadj, responsable de la m?me banque, dira, lui: ?la Banque centrale devrait nous adresser le listing des anomalies relev?es sur les faux billets, comme cela se faisait nagu?re?. M?me son de cloche chez des responsables et employ?s de la Banque nationale d?Alg?rie (BNA), de la Banque du d?veloppement local, de la Banque alg?rienne du d?veloppement rural, du Cr?dit populaire d?Alg?rie et des banques priv?es BNP Paribas et Natexis. ?Il est presque impossible de d?tecter ces faux billets car les faussaires ont, semble-t-il, us? de technologie sophistiqu?e dans leur confection.? En effet, ces faux billets sont presque parfaits, presque car non seulement les compteuses billets high-tech ne les d?tectent pas, mais ils passent pour de vrais une fois soumis ? la lumi?re violette (UV) dont sont munies ces machines pour d?tecter les faux. A cet effet, la banque centrale a adress?, la semaine pass?e, des consignes aux directeurs de toutes les banques du territoire national afin qu?ils restent vigilants quant ? la r?ception de ces ?faux vrais billets?. Mais les caissiers des banques semblent compl?tement d?pass?s par le ph?nom?ne. L?un d?eux d?clare: ?Il est impossible de d?tecter ces billets. C?est un travail titanesque pour ne pas dire impossible, car il faut passer sous la loupe billet apr?s billet pour d?couvrir les anomalies.? Et d?ajouter: ?De plus, nous sommes, d?apr?s la Banque centrale, les seuls responsables p?naux, alors qu?il est tr?s difficile et parfois impossible de d?celer le vrai du faux. Nous avons franchement peur pour nos carri?res et notre subsistance.? Ainsi donc, c?est un vent de panique qui souffle sur les ?malheureux? caissiers, comme l?affirme le caissier principal de la BNA: ?Il faut que la Banque centrale trouve les solutions idoines, car nous n?en sommes pas responsables, loin s?en faut!? Notre interlocuteur de la BNA note aussi que ?la qualit? du papier est pratiquement la m?me qui est utilis?e pour la fabrication des vrais billets de 1.000 DA?. Un autre banquier explique que dans le cas de ces faux billets la fameuse bande m?tallique argent?e y figure ?galement et on peut y distinguer nettement, alternativement et de diff?rents angles, les effigies de l?Emir Abdelkader et de Massinissa. Et selon un employ? de la Banque centrale d?Oran, qui a confirm? ces propos, ?le faux billet pr?sente une seule petite anomalie: la lettre arabe (Alif) du mot ?El Mouhafid? n?est pas compl?te sur le faux billet. Parfois, cette lettre est carr?ment manquante. Un infime indice qui intrigue tous les argentiers du pays. A noter que les faux billets -une somme s??levant ? 300 millions de centimes- trouv?s dans un bureau de CNEP ? Mostaganem, il y a quelques jours, seraient, selon nos interlocuteurs, de la m?me nature. C?est pour dire que l?alerte est bien s?rieuse! Pour rappel, 350.000 faux billets de banque de 1.000 dinars ont ?t? saisis ? Naples, en Italie, au d?but du mois de f?vrier 2009. La saisie s?est faite, dans une imprimerie clandestine, par la police napolitaine, aguerrie par sa lutte contre les r?seaux maffieux locaux, ? l?instar de la Cosa Nostra et de la Camora, et l?Alg?rie y a envoy? des enqu?teurs afin d??lucider cette affaire dont les r?sultats n?ont toujours pas ?t? communiqu?s.