3?me partie L?Europe du Moyen-?ge: l??glise interdit les bains. En Europe, au Moyen-?ge, les ?barbares du Nord, qui ont le ventre gros, le teint p?le, les cheveux longs et raides, qui manquent de compr?hension et d?intelligence et qui sont ?cras?s par l?ignorance, la sottise, une aveugle stupidit??, d?apr?s Massoudi, sont r?fractaires ? l?hygi?ne corporelle ou autres. D?autant plus que l?Eglise d?non?ait l?usage du bain, du fait du rel?chement des m?urs qui avait cours dans les bains publics. Les rares ?tablissements de bain sont en effet surtout des endroits o? la moralit? laisse ? d?sirer, o? l?on se baigne souvent ? plusieurs, o? l?on boit, mange, se fait raser, ?piler, parfumer et masser. Pour lutter contre cet ?tat de choses, l?Eglise monopolisa certains sites de sources d?eau chaude et y installa des ordres religieux. En France, par exemple, l?ordre des C?lestins s?installa sur les sources chaudes de Vichy, en Allemagne; celui des Capucins s?arrogea les trente sources d?eau chaude d?Aix-la-Chapelle. Certaines de ces eaux min?rales commercialis?es actuellement, ? l?exemple de ?Vichy C?lestins? ont h?rit? de cette origine eccl?siastique leurs appellations commerciales actuelles. En raison de l?opinion n?gative qu?en avait l?Eglise, la plupart des ?tablissements de thermes h?rit?s de l??poque romaine furent abandonn?s et tomb?rent en ruine. Ce n?est qu?au 19?me si?cle, apr?s la premi?re r?volution industrielle et gr?ce ? l?av?nement du chemin de fer qui d?mocratise les voyages, que les sources thermales deviennent ? la mode en Europe. Les bains m?dicamenteux connaissent une grande vogue avec l?apparition des premi?res stations thermales, pr?c?dant la mode des bains de mer (1820-1840). Dans de nombreux pays, on reconnut alors la valeur th?rapeutique des eaux thermales dans le traitement des ?tats chroniques non microbiens. Le thermalisme, consid?r? d?sormais comme un important capital de sant?, donna lieu ? une exploitation rationnelle. Le thermalisme connut alors un essor qui contribua ? sortir certaines r?gions de leur isolement s?culaire et ? entrouvrir des massifs jusqu?alors enclav?s comme les Pyr?n?es en France. C?est l?activit? touristique g?n?r?e par le thermalisme qui a parfois incit? ? construire des routes. Comme activit? et comme produit de consommation, le thermalisme ?pousa les clivages sociaux de la soci?t? capitaliste europ?enne et ont connu un ?thermalisme de classe?. ?Ainsi, ? Bar?ges, vers le milieu du XIXe si?cle, les eaux us?es des baignoires des riches curistes s??coulaient dans les piscines r?serv?es ? une client?le moins fortun?e, puis dans celles des pauvres?. Toutefois, en France, avec le remboursement des cures thermales par la s?curit? sociale ? partir de 1947, le thermalisme trouva un essor populaire et le nombre de curistes put atteindre 600.000 par an. Actuellement, le thermalisme est devenu une activit? et un usage de consommation populaire et universelle. A suivre...