Le pr?sident Bouteflika a particuli?rement insist?, lors de son discours d?investiture, sur ?l?acc?l?ration de la r?forme des structures et des missions de l?Etat?, une r?forme qui a ?t? mise au placard depuis 2001 ? la suite du rapport de la mission confi?e ? Missoum Sbih. Le chef de l?Etat a promis d?acc?l?rer cette r?forme, ?avec pour objectif, dit-il, l?instauration d?une nouvelle r?partition des pouvoirs publics fond?e sur une d?centralisation plus pouss?e?. Une d?centralisation qui devra ?tre ?effective?, mais qui ?devra aussi pr?venir les risques de d?rives?, pr?vient-il. Dans ce but, note encore le chef de l?Etat, ?elle aura ? s?accompagner d?instruments de contr?le efficients en veillant ? ce qu?ils ne constituent pas des freins ? l?initiative?. Rappelons que le rapport Sbih a apport? une innovation de taille puisque le document encourage la cr?ation de 7 r?gions et entre dans le cadre du nouveau d?coupage territorial que l?Etat va incessamment mettre en place. Selon le document, chaque r?gion chapeautera plusieurs wilayas (7 ? 8) et aura ? enclencher une politique de d?veloppement propre ? elle. Ces r?gions seront dot?es de tous les pouvoirs d?cisionnels en mati?re de d?veloppement ?conomique et fiscal. Des budgets cons?quents seront ?galement mis ? leur disposition pour appuyer le 3?me plan de relance ?conomique du gouvernement ?tal? sur cinq ans et dont le volume vient d??tre fix? ? 150 milliards de dollars. Bien que les recommandations du rapport aient ?t? tenues secr?tes, et en d?pit de la directive pr?sidentielle qui ordonnait l?application des conclusions de la CRSME sur le terrain, la divulgation de son contenu par certaines sources a mis cependant les Alg?riens au parfum: Bouteflika pr?voit de r?organiser les missions de l?Etat ? travers une d?centralisation qui implique la division du territoire national en plusieurs r?gions, 7 en tout. Officiellement, le projet vise ? ?am?liorer la relation administration-administr?? et ? consolider ?le processus d?mocratique en assurant son ancrage et son d?veloppement aupr?s des collectivit?s territoriales?. Des superwalis seront d?sign?s pour pr?sider ? ces r?gions. Un v?u pieux exp?riment? dans plusieurs pays d?outre-mer par des dirigeants anim?s du souci d?efficacit? de la gestion. Ces superwalis, ou ces gouverneurs, se verront incomber la lourde charge de devoir faire face ? des r?gions min?es par des probl?mes multiples qui ont fini par laisser exploser la col?re des populations. Sur les 48 wilayas que compte le pays, 45, doit-on le rappeler, vivent dans un cycle d??meutes sporadiques ou quasiment permanentes. En ce qui concerne la Kabylie, la crise a atteint un point tel que l?Assembl?e nationale (APN) se trouve aujourd?hui vid?e de cette partie du pays. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, croit, lui, aux vertus de la d?centralisation des pouvoirs. Pour rester logique avec sa d?marche, Ouyahia citera l?exemple d?un investisseur ?tranger qui attend depuis quelques mois le feu vert des autorit?s centrales pour amorcer un projet industriel. Or, selon Ouyahia, la wilaya peut jouer ce r?le, ?si elle poss?de les pr?rogatives pour le faire?, et estime qu?il est n?cessaire d?op?rer cette d?centralisation pour ?lib?rer les ?nergies et les initiatives locales?. Il a cit? ? ce titre plusieurs exemples de projets qui ?n?ont pas vu le jour ou tardent ? venir dans la wilaya de Jijel?, condamnant ainsi la zone industrielle de Bellara ou le port de Djendjen, a-t-il soulign?, ? ?rester sous-exploit?s?. Indiquant par ailleurs que la r?gion de Jijel va abriter un m?gaprojet industriel, Ouyahia a soulign? que sa r?alisation demeure tributaire des autorit?s centrales du pays alors que, selon lui, ?la d?cision devrait ?maner localement?. Ces exemples concrets montrent, si besoin est, toute la n?cessit? d?aller, aujourd?hui, vers une r?forme g?ographique et administrative pour ??lever le niveau de rigueur dans la gestion et son suivi?.