Au quatri?me jour, c?est gr?ce ? la troupe mostagan?moise, ?El moudja?, que la po?sie prend son ampleur avec le spectacle, ?Amour de loin?, ? travers le chant ?pique d?un long po?me o? l??loge de l?amour par les obstacles des maux d?une soci?t? finit par succomber ? ses blessures et la bien-aim?e comprend qu?elle a perdu son ?me. Tout est mis en place pour ce voyage mythique, marin. M?me les fautes techniques des com?diens ou de la sch?matique sc?nographie n?ont pu rompre le charme de cette histoire d?amour profond, o? c?est le h?ros qui part, pour que puisse enfin respirer les autres. Les autres trouvent cette notion de d?part, nuisible et ?trang?re. Eternelle question ? laquelle la sc?ne tente de r?pondre mais voici ces quelques vers qui restent: ?O toi qui part. Pr?serve-moi de ma solitude/ Dans ta mort, pense ? moi?. Texte de Mohamed Chergui et une mise en sc?ne de Djillali Boudjema?. ?Amour de loin? se veut cyclique dans sa forme. Adoptant la forme antique entre ch?ur, coryph?e et protagonistes, utilisant des danses modernes avec par moment pour colorier des chansons grecques. Tr?s applaudi... En apr?s midi, une conf?rence d?bat, anim?e par Ghalem Bouadjaj a cern? pas mal de questions li?es ? la pratique th??trale, les nouvelles exigences du moment, constatant parfois dans l?ensemble que nos jeunes ?voluent lentement, pas ? pas, malgr? l?absence flagrante d??cole de formation du com?dien dans nos provinces. Et l?on s?interroge d?o? vient ce mal qui persiste ? monter des spectacles sans parvenir ? r?fl?chir ?art? et pas seulement infrastructure m?me si les deux vont de pair. En fait, le 3?me Festival du th??tre professionnel de Sidi Bel-Abb?s -qui se d?roule pour rappel au Th??tre r?gional de Sidi Bel-Abb?s- pr?pare le terrain pour le festival national th??tral d?Alger qui doit en principe aboutir ? une grande r?flexion sur ce m?tier. La veille, -cerise sur le g?teau-, c?est le ?Th??tre du dire? du Caf? litt?raire qui a su tirer son ?pingle du jeu en surdosant les spectateurs d?une grande ?Halqa? en costume turban, ?Abaya?, et les percussions que sont le galal, tbal et zorna. Les sketches de Mehadji Slimane, terrible dans ses boutades ?khayi?, et ?Les refrains d?hier et d?autrefois? d?apr?s le recueil de Mohamed Bencheneb a ramen? le langage populaire pour tout mettre en interaction avec le public. ?Zargui? aura fait bouger les jeunes. Preuve en est que l?air populaire est dans les poitrines. Abb?s Lacarne et ses compagnons ont honor? les festivaliers d?un retour aux sources. Et le festival continue.