Si vous d?sirez obtenir un visa d?en-tr?e en France, vous devez vous armer de patience, apprendre ? vous servir d?un ordinateur, ?tre un virtuose de l?Internet et, bien entendu, remplir les conditions d??ligibilit?. La France -patrie des droits de l?Homme et berceau des libert?s- est une destination tr?s pris?e pour la simple raison que la moiti? du continent africain -pour ne parler que de l?Afrique- a ?t? colonis?e et que les colonis?s sont en droit de lui demander r?paration. Une autre raison, tout aussi importante, fait que les Africains aiment se rendre sur les terres de cet Empire que leurs a?eux ont b?ti et d?fendu, ce qui ouvre bien des droits. Il est naturel, aujourd?hui, que les descendants des Spahis, des Tirailleurs et des Anciens combattants de vouloir visiter cette Grande Nation que le sang de leurs anc?tres a lib?r?e et irrigu?e. Obtenir un visa n?est pas simple et les conditions impos?es sont de mani?re ? ne laisser filtrer que les ?lites et la force vive r?ellement productive. Ce qui pousse ceux qui n?ont pas le m?me profil ? choisir un autre type de Schengen, moins ?largi mais plus risqu?, la harga. Une liste de documents ? fournir, 5.850 dinars -pour un court s?jour- un compte-devises, un formulaire ? renseigner, une assurance voyage, des empreintes pour la banque de donn?es biom?triques et une attestation d?h?bergement quand ce n?est pas des confirmations de r?servations d?h?tels, sont exig?s. Une note avertira le demandeur que la fourniture d?un dossier complet ne signifie pas la d?livrance d?un visa. Il ne manque plus qu?une lettre d?excuses pour les soldats fran?ais morts durant la guerre de lib?ration. Rien n?oblige, certes, un Africain de se rendre dans ce pays. Le fait est que l?article 13 de la D?claration universelle des droits de l?Homme, adopt?e ? Paris en 1948 -c?est-?-dire quand ce pays avait besoin d?hommes vigoureux pour reb?tir et repeupler un pays que la guerre avait amoindri- stipule dans son alin?a 1 que ?Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa r?sidence ? l?int?rieur d?un Etat?. Heureusement que tout individu poss?de ce droit. Dieu sait ce que les consulats fran?ais auraient exig? si nous n??tions pas libres de circuler et de choisir notre r?sidence dans un Etat de notre choix! Ce ne sera, pourtant, pas cela qui choque; car la politique a pris le pas sur le droit; mais cette ing?rence de la France au nom de ces m?mes droits de l?Homme. Si les Alg?riens peuvent, toujours, se consoler parce que leur pays lui ?rend? la monnaie de sa pi?ce -par mesure de r?ciprocit?- ? un pays qui interdit ? un oncle malade de voir (une derni?re fois peut-?tre) un neveu, par exemple; ce ne sera pas le cas de nos voisins. Ce qui explique, probablement, la position de la France qui ?appuie r?guli?rement le point de vue marocain? au Conseil de s?curit? de l?ONU, au sujet de la question sahraouie, un probl?me de d?colonisation. Il ne s?agissait pourtant que d??largir le mandat de la MINURSO ? la protection des droits de l?Homme au Sahara occidental.