Alors que le peuple alg?rien ne faisait que revendiquer, pacifi-quement, son droit ? la libert? et ? l?autod?termination, une terrible r?pression s?abattit sur lui. Les forces, incapables de lib?rer leur propre pays du joug allemand, retrouv?rent, soudain, toute la combativit? qu?elles avaient perdue face ? une arm?e r?guli?re. A S?tif, Guelma, Kherrata, mais aussi ? Constantine et dans de nombreux hameaux de l?Est alg?rien, 45.000 Alg?riens tomb?rent le 8 mai 1945 et les semaines qui suivirent sous les balles ?courageuses? d?assassins coloniaux. Le tort de ces populations ?tait d?avoir pouss? un cri de libert? pendant que les Alli?s sablaient le champagne pour c?l?brer la victoire sur le nazisme. Parce qu?un fr?re, un p?re ou un fils avait donn? sa vie pour que la France se d?barrasse de l?oppression et de la domination. A leur d?part sur les champs de bataille, en Europe, les Alg?riens avaient re?u la promesse de recevoir la r?compense qu?ils m?ritaient si la France ?tait lib?r?e. Combattre pour la lib?ration de la France ?tait devenu le combat pour la libert? de l?Alg?rie. Une cause noble. Ceux qui sont revenus dans un cercueil, tout comme ceux qui ont surv?cu et les autres dont on ne retrouvera jamais le corps parce que d?chiquet? par un obus ?ami ou ennemi- ne savaient pas que la libert? de l?Alg?rie ne s?offrait pas mais s?arrachait de la m?me mani?re qu?? Monte-Cassino, Dunkerque et Berlin. Le fusil ? la main. D?autres cris de libert? furent pouss?s ? Blida, le 23 juillet 1830, lorsque les tribus des B?ni-Salah et des B?ni-Misra r?sist?rent h?ro?quement ? une infanterie fran?aise forte de 1.500 hommes; ? Mascara, Tlemcen, Mostaganem et partout l? o? l?Emir Abdelkader combattit pendant 15 ann?es l?envahisseur. D?autres morts s?ajout?rent aux millions de civils, de femmes, de vieillards et d?enfants assassin?s au nom de la propagation de valeurs chr?tiennes et de la civilisation occidentale sup?rieure. Les t?moignages des rescap?s de ces ?pouvantables massacres se rejoignent pour relater un g?nocide planifi? et programm? contre les populations civiles alg?riennes. Pour r?compenser, comme ils le m?ritaient, ceux qui ont cru aux promesses de gens civilis?s. L?histoire retiendra que l?Alg?rie vivra chaque 8 mai comme un nouveau g?nocide parce que le colonisateur, alors qu?il d?sire devenir un ami exceptionnel, refuse de reconna?tre ses crimes. L?Histoire retiendra que des milliers d?Alg?riens furent ex?cut?s sommairement sans distinction d??ge et de sexe, en d?pit de d?clarations officielles r?duisant le nombre de victimes. Comme si la qualification de crime de guerre d?pendait du nombre de morts. Ce qui est plus grave, cependant, ce n?est pas le refus des officiels fran?ais de reconna?tre les torts de leurs pr?d?cesseurs, mais cette mani?re de concevoir le pardon. Sarkozy n?avait-il pas d?clar?, en juillet 2007 ? Dakar, que ?l?homme africain n?est pas assez entr? dans l?histoire? pour recevoir un pardon, avis partag? par 46% des Fran?ais qui ont d?sapprouv? S?gol?ne Royal de s??tre excus?e au nom de la France, dans ce m?me Dakar, pour les propos de son pr?sident?