Le d?bat concernant les comp?-tences nationales s?est pos?, en termes crus, ces derni?res ann?es. Depuis l??lection de Bouteflika, pour ne parler que de cette p?riode, il a ?t? fait appel ? nos compatriotes pour aider le pays ? se redresser. Tant qu?? payer des entreprises ?trang?res, pourquoi ne pas profiter de l?exp?rience d?Alg?riens qui ont le m?me niveau que ceux qui soumissionnent? Ces Alg?riens ne font-ils pas le bonheur d?entreprises europ?ennes et am?ricaines? La question qui se pose est de savoir si le pays dispose de comp?tences, intra et extra-muros -et dans l?affirmative- savoir s?il peut compter sur ses enfants. Par comp?tences, il est entendu des personnes physiques ou morales qui ma?trisent la technologie et poss?dent un savoir-faire pour r?aliser des projets de plus ou moins grande envergure, certes, mais surtout pour donner corps ? ce transfert de technologie qui nous fait cruellement d?faut en d?pit du fait que tous les contrats sign?s font obligation aux partenaires ?trangers de former nos cadres. Consid?rant le recul enregistr? dans des segments importants dans la cha?ne de d?veloppement, et la disparition de plusieurs produits qui ?taient fabriqu?s localement durant les premi?res ann?es de l?ind?pendance, il est permis d?affirmer que non seulement le transfert de technologie ne s?est pas fait mais, plus grave, que les entreprises alg?riennes ont fait des pas de g?ant en arri?re. Raison premi?re de cette d?cadence, l?importation et le concept de rentabilit? qui la sous-tendent. A tous les niveaux, des responsables de secteurs importants ont fini par convaincre qu?il serait plus int?ressant d?importer tel produit plut?t que de le fabriquer sur place. Etayant leurs arguments par des consid?rations relatives ? la qualit? et le prix de revient qui permettra aux petites bourses de consolider un pouvoir d?achat en recul, certains responsables -dont la voix est audible dans les cercles financiers- ont fini par ?imposer? leurs choix. Le march? est inond? de produits. Pour le plaisir des yeux, uniquement. Parce que pour le reste, l?importation ?Ta?wan? a fait des d?g?ts incommensurables. De la pi?ce de rechange ? l?agroalimentaire, en passant par le m?dicament, la sant? du consommateur est r?ellement en danger. A tel point que les services charg?s de la r?pression sont franchement d?pass?s et, plus grave, incapables de lutter pour prot?ger l??conomie nationale. Trouver un tube de dentifrice, de fabrication locale, des biscuits, ou des produits sur lesquels les champions de l?exportation hors hydrocarbures comptent quand nous n?aurons plus de p?trole, tient du miracle. Ce qui est plus grave est le fait que ces comp?tences n?ont rien de foudres de guerre. Pri?s de fournir des donn?es pr?cises, une majorit? de ces ?grosses pointures? d?clarent en direct sur les ondes de la radio n?avoir pas de ?chiffres en t?te?, alors qu?ils sont cens?s ?clairer l?opinion sur l?avancement de chantiers strat?giques pour le d?veloppement qui a n?cessit? une enveloppe de 150 milliards de dollars?