Il faut exiger le maximum pour obtenir le minimum. Ce principe qui fonde la philosophie revendicative des syndicats semble être appliqué au pied de la lettre par les différents syndicats de l'Education engagés depuis dimanche dans la négociation avec le ministère de tutelle pour la mise en place du régime indemnitaire. Alors que les ateliers sont à pied d'œuvre pour discuter de ce régime, différents représentants syndicaux y vont, chacun, de leurs propositions. Ainsi, le porte-parole de la FNTE, proche de l'UGTA, estime que l'Etat doit accorder «une valeur considérable pour les indemnités avec un effet rétroactif». Laïd Boudaha veut aussi que les primes de rendements individuel et collectif et la prime pédagogique doivent être calculées sur la base du nouveau salaire en vigueur depuis janvier 2008, après les augmentations obtenues sous le gouvernement Belkhadem. Pour Boudaha, les propositions de son syndicat «sont de nature à compenser les lacunes constatées au niveau du statut particulier, notamment pour certaines catégories lésées comme les agents de l'Education et les laborantins». La FNTE veut aussi une prime pour compenser la fatigue nerveuse due à l'exercice du métier d'enseignant en plus d'une indemnité de zone, notamment pour ceux qui travaillent dans le sud du pays. Pour Amraoui Messaoud, chargé de la communication au niveau de l'Union nationale des travailleurs de l'Education et de la Formation (UNPEF), c'est en gros les mêmes revendications que celles de la FNTE mais avec en sus «une prime de paternité» qui serait de l'ordre de 50% du salaire et «une prime de documentation pour permettre à l'enseignant d'accéder aux outils de la connaissance». Meziane Meriane du SNAPEST s'en tient toujours à son principe d'équité entre les différents secteurs de la fonction publique. Il veut le même traitement que celui des hospitalo-universitaires dont la grève de plusieurs mois s'est soldée dernièrement par un accord avec le ministère de l'Enseignement supérieur. Meziane Meriane exige aussi une augmentation de l'ordre de 50% pour les primes de documentation et de rendement, calculée sur la base du nouveau salaire. De son côté, le responsable du SETE s'est contenté d'affirmer que son syndicat détient un certain nombre de propositions dont il veut réserver la primeur aux ateliers. Mis à part quelques variantes, les différents syndicats se rejoignent sur le fond. Toute la question est de savoir si le ministère de l'Education va suivre. On se rappelle, lors de l'installation de la commission mixte, il a clairement laissé entendre que la crise financière est passée par-là. Histoire de suggérer à ses interlocuteurs de modérer leurs appétits. Les deux parties trouveront–elles in fine un dénominateur commun pour faire enfin aboutir ce dossier qui mine le secteur de l'Education en proie depuis des années à des troubles cycliques qui pénalisent chaque année les élèves devenus par la force des choses des otages d'un conflit qui les dépasse ?