Les parents d'élèves vont enfin pousser un grand « ouf ». Leurs enfants vont pouvoir, normalement, renouer avec leurs cours dès demain, et ce, après trois semaines de repos imposé par les syndicats autonomes du secteur de l'éducation. En effet, les formations syndicales initiatrices de l'action de débrayage illimité ont eu gain de cause. Elles ont fini par signer hier, à l'issue d'une réunion marathon, un procès-verbal d'accord avec le ministère de l'Education nationale. M. Benbouzid s'est engagé par écrit à prendre en charge les revendications du corps enseignant et à accepter les préalables formulés par les représentants des fonctionnaires pour une éventuelle suspension du mouvement de grève. Toutefois, si le ministre parle de la reprise des cours dès aujourd'hui, les syndicats, quant à eux, expliquent qu'ils doivent d'abord consulter leurs bases respectives, en soumettant à leur appréciation le PV de réunion et la position du ministère de tutelle par rapport à leurs doléances. Benbouzid et son staff se sont réunis à maintes reprises avec les syndicats les plus représentatifs du secteur, notamment le Cnapest, l'Unpef et le Snapest, mais ce n'est qu'hier que les deux parties sont arrivées à un consensus. Néanmoins, en réitérant son appel à la reprise des cours dans l'immédiat, le ministre a tenu à rassurer les élèves quant au rattrapage du temps perdu. Comment est-ce possible tout en sachant que le calendrier des examens du premier trimestre est d'ores et déjà établi ? Selon les responsables au niveau du département de Benbouzid, un calendrier des cours de rattrapage sera élaboré en collaboration avec les directeurs des établissements dès dimanche prochain. « Le ministre de l'Education en personne veillera à ce que les cours de rattrapage se déroulent dans les meilleures conditions pédagogiques. Il n'y aura ni des cours expéditifs ni un quelconque bourrage. Les enseignants doivent s'acquitter de cette tâche sans pour autant surmener les élèves », a déclaré le conseiller à l'information au ministère. Notre interlocuteur fera remarquer qu'une commission de suivi des cours de rattrapage sera mise en place incessamment pour s'assurer que tous les cours ont été rattrapés en bonne et due forme, plus particulièrement pour les élèves en classe d'examen (BEF et bac). S'agissant du contenu du procès-verbal de réunion, le ministère s'est engagé à répondre positivement aux trois revendications relatives au calcul des indemnités sur la base des nouveaux salaires, avec un effet rétroactif, et aux régimes indemnitaires, dont le principe d'application a été exprimé par le Premier ministre ainsi que le volet ayant trait à la mise en place d'une médecine du travail. « Le ministère a de tout temps exprimé clairement sa volonté à mettre en œuvre le plus rapidement possible ses engagements », explique-t-on au ministère. Selon le département de Benbouzid, chaque syndicat aura sa propre commission pour y débattre du régime indemnitaire et mettre au point les propositions qu'il juge appropriés à cet effet. La commission doit achever ses travaux fin décembre. Le ministre a également persuadé les syndicats quant à la prédisposition du gouvernement à appliquer la rétroactivité du régime indemnitaire à compter du 1er janvier 2008 et au profit de plus d'un million de fonctionnaires ainsi que la finalisation des travaux des nouvelles indemnités avant le 31 décembre 2009. L'annulation pure et simple de la décision n°94 158 concernant les œuvres sociales et la mise en place de nouveaux textes de loi pour l'installation d'une nouvelle commission indépendante ayant pour mission la gestion en toute transparence du dossier des œuvres sociales qui sera contrôlé par les syndicats du secteur. Les deux parties (syndicats, ministre) se sont également entendues sur la mise en œuvre de nouveaux dispositifs d'une médecine du travail dans ses volets médical et social au profit de tous les travailleurs de l'éducation. Une commission sera mise sur pied et regroupera des représentants des ministères du Travail, de la Santé, ainsi que ceux des institutions susceptibles d'apporter une contribution experte à ce dossier. Le ministère de l'Education nationale a annulé la ponction sur salaires des journées non enseignées.