Des sit-in ont eu lieu dans 47 wilayas du pays à l'appel du Cnapest. Le mouvement de protestation, qui bloque le secteur de l'éducation depuis plus de 15 jours, menace de persister et l'issue ne semble pas pour demain. Hier encore, l'Unpef, le Satef, le CLA et le Snapap, à l'appel du Cnapest, ont tenu des sit-in dans toutes les wilayas du pays à l'exception de la wilaya d'Alger, et ce, en guise de rejet de la dernière déclaration de Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale. Ce dernier a annoncé que «les doléances des grévistes ont été prises en compte et ils (syndicats autonomes de l'éducation, Ndlr) peuvent enfin suspendre leur mouvement de grève». Cependant, l'avis des syndicats autonomes est tout autre, semble-t-il. Rejetant en bloc ce qui a été annoncé par le ministre, la tension est montée d'un cran et les syndicats affirment, plus que jamais, leur détermination à poursuivre leur mouvement. «Pour que le ministère de tutelle puisse gagner la confiance des syndicats autonomes ayant déclenché ce mouvement de grève, et pour que des négociations soient engagées, il faut d'abord qu'il réponde favorablement à des préalables soulignés par les protestataires», a affirmé, hier, Messaoud Boudiba, membre de l'exécutif du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), et chargé de la communication et de l'information. Pour ce dernier, qui a pris part au sit-in de Boumerdès, les préalables en question concernent le dossier des oeuvres sociales avec le gel de ces dernières et l'abrogation de l'arrêté ministériel 94/158 sur la gestion des oeuvres sociales, le dossier du régime indemnitaire avec le calcul des deux primes actuelles, à savoir la prime de rendement individuel (PRI) et l'indemnité d'amélioration des performances pédagogiques (Iapp) sur le nouveau salaire de base et enfin, le dossier de la médecine du travail. Pour ce qui est de ce dernier, M.Boudiba a expliqué que les textes de loi en vigueur, à savoir la loi 88/07 datée du 26 janvier 1988 et le décret exécutif n°93/120 du 15 mai 1993 doivent être appliqués. Selon M.Boudiba, «le ministère tourne dans un cercle vicieux et n'a fait preuve d'aucune réelle volonté de prendre en charge concrètement nos revendications, en somme, légitimes». D'autre part, M.Boudiba a déclaré que l'ensemble des syndicats autonomes contestent «la mise en place par le ministère de l'Education nationale aujourd'hui (dimanche, Ndlr) d'une commission pour l'étude du dossier du régime indemnitaire, et d'une autre commission demain (aujourd'hui, Ndlr) pour l'étude du dossier des oeuvres sociales». Selon lui, «une commission ad hoc a été créée par le ministère de tutelle, pour les mêmes motifs, en juin dernier, et jusqu'à présent on n'a rien vu. Pour cette raison, les deux dernières commissions, n'ont aucune crédibilité à nos yeux». Allant plus loin, il a ajouté que «n'en déplaise au ministre et à ses conseillers, une base virulente est unanimement décidée à aller jusqu'au bout de ses revendications». Par ailleurs, l'interlocuteur a avancé que le taux de participation à la grève est estimé à 95% dans les lycées et 94% dans les écoles primaires et les CEM à travers les quatre coins du territoire national. Enfin, il a également affirmé qu'un sit-in regroupant les syndicats autonomes, se tiendra le jour de la tripartite (les 2 et 3 décembre) devant le Palais du gouvernement à 12h.