L'Union pour la Méditerranée (UPM) renaît doucement de ses cendres. Ce jeudi, à Paris (France), a eu lieu la première réunion interministérielle sur les projets de développement durable avec la participation algérienne, représentée par le ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme. La manifestation concrète d'une coopération longtemps mise à mal après la crise du conflit israélo-palestinien de janvier qui avait entraîné la suspension de l'Union à la demande des pays arabes. L'heure est désormais à une collaboration technique et plutôt consensuelle, ont réitéré les représentants des 43 pays membres de l'UPM, qui ont appelé à coordonner leurs politiques nationales en matière d'écologie. Avec quatre enjeux majeurs: la gestion de l'eau, les transports, l'énergie et le développement urbain. Si l'UPM butte encore à nommer son secrétaire général, un poste politique de haute facture qui revient à l'un des pays du Sud, la région a été rattrapé par de sérieux problèmes qui la menace dans son existence, connaissant l'une des plus fortes croissances du taux d'urbanisation de la planète, mais subit de plein fouet les effets d'un stress hydrique, dû à un accroissement de la pression démographique sur le littoral. Outre la dépollution de la Méditerranée, l'un des premiers projets pilotes de l'UPM est le plan solaire. Très ambitieux, il prévoit un essor de la production d'énergie renouvelable grâce au développement à grande échelle des technologies solaires. L'une des pistes à l'étude est la création de gigantesques centrales thermodynamiques dans le Sahara, qui permettraient, via des câbles sous-marins, d'alimenter l'Europe en électricité. Des panneaux photovoltaïques vont être installés dans les déserts tunisien et marocain. Objectif: 20 gigawatts à l'horizon 2020. Mais tout cela coûte cher. La France et l'Egypte, qui coprésident l'UPM, comptent sur un apport financier de taille de la part de la Banque Européenne d'Investissement. Au côté de l'Agence française de développement, elle s'est déjà engagée à consacrer 5 milliards d'euros au plan solaire. Pour l'ensemble des projets, les besoins sont estimés à 200 milliards d'euros, rien que sur les cinq prochaines années. Et les 43 sont loin d'avoir rassemblé l'argent nécessaire. A la réunion de jeudi à Paris, 23 milliards d'euros avaient été débloqués par les différents partenaires.