On l'avait jugée mort-née. L'Union pour la Méditerranée (UPM) essaye de renaître de ses cendres. Ce jeudi, à Paris, avait lieu la première réunion interministérielle sur les projets de développement durable. C'est un thème à la mode et qui ne fâche personne. Donc pas d'envolées surtout pas après l'invasion de Gaza par Israël en début d'année, qui avait entraîné la suspension de l'Union à la demande des pays arabes face à la politique du deux poids deux mesures observée par les riverains nord de la Méditerranée. Sarkozy qui tient à son projet a changé de chapitre privilégiant la collaboration consensuelle technique. Le but de la première réunion de travail de l'UPM : coordonner les politiques nationales des 43 pays membres de l'UPM en matière d'écologie ! Avec quatre enjeux majeurs : la gestion de l'eau, les transports, l'énergie et le développement urbain. Sujets d'importance qui n'évacue cependant pas la question de fond. L'UPM n'a toujours pas de tête politique. Le Secrétariat, c'est vraiment l'urgence absolue, a avoué Henry Guaino, le sherpa de Sarkozy. Les 43 pays membres ont conclu en novembre 2008 un compromis sur la répartition des postes au sein du Secrétariat, dont le siège sera installé à Barcelone, en Espagne. Le secrétaire général viendra du Sud et sera assisté de six adjoints : un Italien, un Grec, un Maltais, un Turc, un Israélien et un Palestinien. Quant aux chantiers écologiques, si ce ne sont pas les projets qui manquent, c'est l'argent qui fait défaut. Avec quel argent dépolluer la Méditerranée ? Idem pour les centrales solaires ? N'est-ce pas un rêve que de penser à de megacentrales thermodynamiques dans le Sahara, qui permettraient, via des câbles sous-marins, d'alimenter l'Europe en électricité. Enfin, des panneaux photovoltaïques vont être installés dans les déserts tunisien et marocain. Objectif : 20 gigawatt à l'horizon 2020. L'UPM a besoin de 200 milliards d'euros, rien que sur les cinq prochaines années. Au sein de l'UE, l 'Allemagne a fixé des limites précises : l'UPM ne bénéficiera pas de budgets supplémentaires par rapport au processus de Barcelone, son ancêtre. C'est, avec le grippage politique, la principale difficulté à laquelle l'UPM va être confrontée.