Plus de 41 travailleurs vacataires de la Commune d'Oran n'ont pas perçu leur salaire depuis quatre mois et sont menacés, également, de rupture de contrat. Leur statut actuel étant incompatible avec leur niveau de licenciés universitaires. Aussi, leur sort demeure tributaire de la décision qui sera prise, conjointement, par l'administration communale et l'Inspection de la fonction publique. «J'ai été recrutée par l'administration de la Commune d'Oran en tant que vacataire. Je perçois un salaire de 9000 dinars par mois. C'est vrai, je suis très mal payée, mais j'arrive tout de même à aider ma famille à répondre à ses besoins élémentaires. Cependant, la situation s'est compliquée davantage, et nos salaires n'ont pas été versés depuis 4 mois», déclare Z. Linda, qui occupe le poste d'agent d'administration à la mairie d'Oran. B.Smaïl, agent de sécurité recruté sous les mêmes conditions, se confie ainsi : «On se fait d'énormes soucis pour notre sort professionnel. A vrai dire, nous ne sommes pas rassurés en ce qui concerne notre avenir… Cela fait plus de 4 mois que nous n'avons pas touché nos salaires, et nous redoutons plus que jamais d'être mis à la porte. Ce serait dramatique pour nous». Ces craintes sont partagées par de nombreux autres collègues. Un employé de bureau de l'APC déclare sous couvert de l'anonymat : «J'ai peur de renouer avec le chômage. J'ai souffert plusieurs années avant de trouver un poste d'emploi, même s'il est provisoire… L'inactivité est terrifiante, et je ne la souhaite pour personne. Le retard qu'accuse nos salaires a suscité beaucoup de stress chez les employés vacataires dans mon cas». De son côté, B.Djamila dira : «Nous invitons les instances de la tutelle à bien réfléchir sur notre sort avant de décider quoi que ce soit en ce sens… La plupart d'entre nous ont des familles à leur charge, et ce serait injuste de les mettre à la rue du jour au lendemain. Je souhaiterais que la tutelle puisse trouver une solution qui satisfasse tout le monde. Je tiens à souligner que la majorité de ces vacataires sont titulaires de licences et jouissent d'un capital expérience dépassant les 5 années». Consulté sur cette problème, le responsable de l'Organisation au niveau du syndicat des travailleurs de la Commune affirme : «Suite à la décision prise par l'Inspection de la Fonction publique portant suspension de 41 postes vacataires sous prétexte que leurs attributaires sont des licenciés, nous avons demandé à la tutelle d'intégrer ces vacataires en tant que saisonniers, de manière à leur éviter le chômage. Ce sont des employés expérimentés et leur départ constituera une perte pour l'APC. Je souligne aussi que le plan de gestion élaboré pour l'année 2009-2010, leur accorde la possibilité de participer aux concours pour la dotation de postes au sein de l'administration communale. Pour ce qui est des salaires, ils seront payés au courant de la semaine prochaine».