Les 20000 habitants du quartier Chahid Mahmoud souffrent d'une crise de sécheresse depuis plus de 20 ans, pourtant le quartier est doté d'un réseau d'eau potable… Les habitants de ce quartier du chef-lieu de commune de Hassi Bounif, affirment ne consommer que l'eau des colporteurs à longueur de l'année. Outre, le coût exubérant de cette denrée ainsi rationnée, ces derniers craignent la manifestation des maladies à transmission hydrique parce que cette eau échappe généralement à tout contrôle. «Le quartier est composé de trois parties : la première est alimentée en eau deux fois par semaine, quant à la deuxième, l'eau ne coule dans ses robinets qu'une fois par mois. Pour ce qui est de la troisième partie de ce quartier, elle est carrément privée de l'eau potable. Moi, j'habite la deuxième partie du quartier… Cela fait plus de 30 jours que l'eau n'a pas coulé dans les robinets de ma maison. Pendant toute cette période je n'utilisais que l'eau des colporteurs qui exposent ses consommateurs, notamment les enfants, au risque des maladies à transmission hydrique. Mes enfants vomissent et font tout le temps des fièvres et des diarrhées sévères», dira Morsli Mohamed, avant d'ajouter : «Avec l'arrivée de l'été, la situation se complique davantage, et même l'eau des citernes se fait désirer…» A ce titre, M.Hamdi Chérif dira, pour sa part : «J'habite ce quartier depuis 20 ans et je ne bois que l'eau de citernes. Je lance un appel aux autorités locales pour mettre un terme à notre souffrance». Quant à G.M., il dira : «Nous consommons l'eau des citernes dont nous ignorons la source…Mais nous n'avons pas le choix. Le plus grave réside dans le fait que l'eau des colporteurs n'est pas soumise à un quelconque contrôle d'hygiène dans cette localité. D'ailleurs, le médecin de la localité a eu à traiter plusieurs cas d'intoxications dont l'origine pourrait être hydrique. L'achat de l'eau des citernes nous revient cher, notamment pendant l'été. Chaque ménage dépense 100 dinars par jour…» En réponse aux soucis des citoyens, le président de la commune de Hassi Bounif qui tient à les rassurer, déclare : «Le problème sera bientôt réglé avec le raccordement du quartier avec le réseau principal. Les travaux seront assurés conjointement par les services de la SEOR et de la direction de l'Hydraulique». De son côté, la responsable de la communication de la SEOR explique : «Le quartier Chahid Mahmoud figure parmi les points noires de la wilaya. Cela est dû à la vétusté de son réseau d'eau potable».