Avec un littoral de plus de 28 kilomètres de long, la daïra de Ghazaouet n'a pourtant qu'une plage, celle de Sidi Ouchaâ, autorisée à la baignade dans la commune de Dar Yaghmoracen, alors que six autres ne demandent que des facilités d'accès et un minimum de sécurité. C'est du moins le cas d'autres merveilleuses petites plages, dont certaines sont difficiles d'accès, qui restent interdites à la baignade, pour des raisons sécuritaires aisément maîtrisables, alors qu'elles ne présentent manifestement aucun danger pour les baigneurs. Il s'agit notamment des plages de Sounia, Anina, Ghar Boudouala, Oued Abdellah, Aïn El-Ksab et Bekheta, pour n'en citer que celles-là et au niveau desquelles la saison estivale s'est annoncée prématurément à partir du mois de mai. Ces derniers temps, canicule oblige, un engouement sans précédent est enregistré sur les plages les plus courues, comme Ghar Boudouala, Oued Abdellah et Bekheta, cette dernière relevant de la commune de Souahlia. «Nous préférons venir à Oued Abdellah plage, que nous fréquentons depuis notre plus tendre enfance, au lieu de nous aventurer vers d'autres plages. Si le risque y est présent, il ne l'est pas pour les natifs de la région, qui maîtrisent parfaitement l'art de la natation, connaissent bien les lieux, respectent les eaux de baignade et assurent même la surveillance des autres estivants», déclare un groupe d'étudiants universitaires ayant grandi au quartier Ouled Ziri. Il est aussitôt relayé par un père de famille, venu avec sa marmaille du quartier Echfek et qui confirme. «C'est la réalité, puisque dans la région de Ghazaouet, ceux qui viennent d'autres régions du pays, sont confrontés dans la majorité des cas à certains risques, qui sont d'autant atténués que chacun de nous assure le rôle de surveillant de plage. D'ailleurs, par rapport aux plages dites «surveillées», les noyés sont rares ici», a-t-il rassuré. Il faut avouer aussi que ces plages sont prisées par les familles en quête d'évasions et de moments de détente. Si pour le moment aucune noyade n'a été signalée, comme d'ailleurs chaque année, le pire reste à craindre dans les jours à venir, au moment de la ruée sur ces plages. Par ailleurs, il est pour le moins anormal que la wilaya de Tlemcen n'autorise que six (6) de ses nombreuses plages à la baignade. Pire, celle de Tafsout la plus prisée d'entre toutes, est pratiquement bannie du programme estival, depuis qu'elle sert d'assiette à une usine de dessalement d'eau de mer. A titre comparatif, la wilaya de Aïn Témouchent a autorisé cette année une vingtaine de plages à la baignade et celle de Mostaganem n'est pas loin de la trentaine. Ceci avec tous les moyens de surveillance et d'assistance requis dans une telle période. «Et dire que la wilaya de Tlemcen passe pour être mieux nantie que ses voisines…», regrette l'un de nos interlocuteurs rencontré sur la plage de Oued Abdellah.