La Cour d'appel de Paris a rejeté, mercredi 1er juillet, la demande d'extradition de Mohamed Ali Kharroubi vers l'Algérie, selon le site électronique «toutsurl'Algérie» citant l'avocat de l'intéressé, M. Abdelhamid Metidji. Ancien directeur régional de la banque privée BCIA, Kharroubi a été condamné en février 2007, en Algérie, à 10 ans de prison ferme par contumace pour «complicité de dilapidation de deniers publics» dans le cadre du scandale lié à cette banque. Créée en 1998, la BCIA (Banque commerciale et industrielle d'Algérie) a été mise en liquidation en août 2003, après une série de scandales. Réfugié en France, Mohamed Ali Kharroubi est recherché par la justice algérienne pour purger sa peine. La justice française a demandé à l'Algérie un complément d'information. Il concerne les décisions de justice rendues dans l'affaire BCIA et qui n'ont pas été transmises à la justice française. Le juge français a également demandé une expertise médicale pour savoir si l'état de santé de Kharroubi est compatible avec les soins prodigués en milieu carcéral algérien, ajoute la même source. «C'est une excellente décision», affirme M. Metidji. C'est la deuxième fois que la justice algérienne échoue à obtenir l'extradition de Mohamed Ali Kharroubi. Le même avocat avait en effet déjà obtenu, en février 2006, par décision du Conseil d'Etat français, l'annulation du décret d'extradition pris par l'ancien premier ministre français Dominique de Villepin. Cette décision est tombée après que le tribunal correctionnel d'Oran a condamné, en novembre 2008, à 7 ans de prison ferme les frères Kharroubi, Badreddine et Chakib Toufik, et le fils du président-directeur général de la Banque de commerce et d'industrie algérienne (BCIA), Kharroubi Ahmed, actuellement en fuite. Les deux mis en cause étaient poursuivis, dans le cadre de l'affaire de la BCIA, en qualité de membres du conseil d'administration de cette banque, de dilapidation de deniers publics. Le tribunal criminel d'Oran, rappelle-t-on, a condamné la majorité des 48 accusés dans l'affaire de la BCIA , à des peines allant jusqu'à huit années de prison pour dilapidation de deniers publics et détournement de 13 milliards au préjudice de la Banque extérieure d'Algérie (BEA). Le tribunal d'Oran a ordonné aux mêmes condamnés de verser à la banque publique plus de 14 milliards de dinars au titre des dommages et intérêts et de préjudice moral.