Distant d'une quarantaine de kilomètres à l'ouest d'El-Aricha et à une centaine de bornes du chef-lieu de la wilaya de Tlemcen, le village frontalier de Magoura, relevant de la daïra de Sidi Djilali, où il accuse un retard énorme de développement, est en passe d'être protégé de la fureur des eaux de pluie, grâce à un ouvrage hydraulique ayant consommé quelque 125 millions de dinars. Une absence de développement qui le plonge davantage dans l'isolement pour les 5.000 âmes regroupées dans cette bourgade et qui nécessitent une attention particulière de la part des responsables de la wilaya, car un programme d'urgence pourrait remédier aux carences dûment constatées sur le terrain. En effet, la tournée que la VO a effectuée récemment sur les lieux, nous a permis de nous imprégner de la situation alarmante vécue par la population locale. Celle-ci pâtit en effet de l'absence des commodités les plus élémentaires indispensables à une vie décente. Les citoyens y vivent carrément dans l'anonymat: «Nous manquons de tout, affirment nos interlocuteurs rencontrés en ces lieux désolés. A commencer, poursuivent-ils, par l'éclairage public défaillant, le réseau d'eau courante défectueux, l'absence d'infrastructures de rencontres pour les jeunes. Quant au transport, son problème se pose avec acuité dans notre localité, d'autant plus que nos routes sont impraticables en période hivernale. D'où le problème de taille d'approvisionnement en gaz butane, dont la prise en charge est loin de satisfaire nos besoins», soulignent-ils. Et de signaler les dégâts occasionnés par les eaux de pluies provenant des deux oueds convergeant respectivement à partir de Ras El-Ma (SBA) et d'El-Aricha à quelques dizaines de kilomètres à l'est, et qui ont été souvent à l'origine des malheurs de ce village, en le plongeant davantage dans sa solitude. Un sentiment d'isolement qui empêche les parents de collégiens scolarisés dans les établissements scolaires d'El-Bouhi et de Sidi Djilali, de rejoindre leurs classes. Le constat des lieux a incité les responsables concernés à procéder à la construction d'un ouvrage hydraulique, consistant en deux murs parallèles en béton et distants l'un de l'autre de 16 mètres et courant de part et d'autre du lit d'écoulement des eaux à canaliser sur une longueur de 600m et dépassant de plus de deux mètres la hauteur du sol à protéger des inondations provenant du débordement des eaux torrentielles. Ce projet qui a été confié à l'entreprise SOTRAFOB, serait revenu à 125 millions de dinars aux caisses de l'Etat. Selon nos sources, l'ouvrage de grande envergure dont il est question et qui est en voie d'achèvement, devrait être réceptionné au mois de septembre prochain. «Cependant, tiennent à préciser les habitants, la solution définitive réside dans la réalisation complémentaire de deux ponts de consolidation de ces murs à l'entrée du village de Magoura».