Trois nouveaux cas de grippe porcine H1N1 (ce qui porte le chiffre à 22 cas recensés) ont été détectés chez deux passagers nationaux, une jeune fille de 12 ans et son frère âgé de 14 ans, et un Italien, ayant transité tous par l'aéroport international d'Alger, le 17 juillet. Les deux Algériens, en provenance de Paris, voyageaient sur la compagnie française Air France et le ressortissant italien à bord de la compagnie britannique British Airways. Les deux premiers cités ont été hospitalisés à Tissemsilt et le ressortissant italien à Laghouat. Ce dernier avait séjourné auparavant à l'hôtel Sofitel avant de rejoindre le lendemain son lieu de travail à Hassi R'mel. Les médecins du contrôle sanitaire aux frontières s'affairent à retrouver la trace de tous les passagers à partir du manifeste des deux vols, fourni par les deux compagnies, afin d'alerter toutes les directions de la Santé et de la Population (DSP) des wilayas concernées pour leur prise en charge. Tous les voyageurs retrouvés seront soumis à une enquête épidémiologique ou vaccinés, si besoin. «A partir de la liste (le manifeste), nous allons d'abord procéder à leur identification et ensuite localiser leur lieu de résidence pour, ensuite, les convoquer à rejoindre l'hôpital le plus proche. Chaque DSP sera ainsi chargée de prendre en charge ces personnes qui seront traitées au cas par cas» affirme le Dr Benchiheb, le directeur du contrôle sanitaire. Il faut dire que le dispositif mis en place au niveau de l'aéroport international d'Alger pour lutter contre la grippe porcine est complètement relâché si l'on se fie aux dires d'un passager en provenance de Marseille, un habitué des navettes entre la ville phocéenne et Alger. «Il y a un mois, je suis déjà venu à Alger. Entre aujourd'hui (hier) et la dernière fois, c'est la même chose : aucun contrôle sanitaire n'a été effectué. Tout juste des affichettes placées au niveau d'un bureau. Je crois qu'ils font tout un cinéma lorsque la télévision se déplace avec le ministre. Et puis après rien. A Marseille, lors de l'embarquement, une panoplie de mesures strictes est prise là-bas. Nous avons été soumis à un contrôle rigoureux. Des équipes de médecins et d'infirmiers sont visibles tout au long du corridor» lâche-t-il totalement désappointé. Même constat fait par un autre passager en provenance celui-ci du Maroc: «A l'aéroport de Rabat, nous avons été soigneusement observés. Toutes les mesures prises par les autorités marocaines ont été scrupuleusement respectées. Or, une fois arrivés à Alger, c'est le contraire. Comme si nous ne sommes pas concernés par cette maladie». Plus d'un mois après l'annonce par le ministre de la Santé, Saïd Barkat, de l'imminence de l'installation des caméras thermiques, cette opération a tout l'air de traîner en longueur. Au ministère de la Santé, on préfère «garder le silence» sur le contrat et le montant global de la transaction financière. Le 22 de ce mois, le fournisseur franco-suédois FLIR a dépêché un représentant d'un laboratoire français, Sylvain Telmi, qui a procédé à des «essais techniques» sur place au niveau du hall 2 de l'aéroport, en présence de toutes les parties concernées. Deux caméras thermiques seulement ont été enregistrées en «admission temporaire». Le contrat global a été établi par le ministère de la Santé, pour l'importation d'une cinquantaine de caméras qui seront dispatchées un peu partout à travers les différents aéroports et ports d'Algérie. L'aéroport international d'Alger recevra, à lui seul, 7 appareils dont quatre (4) seront installés au niveau des deux modules pour les voyageurs et deux (2) aux salons d'honneur et présidentiel. Le septième appareil sera laissé en «réserve». Chaque appareil coûterait la bagatelle de 1700 euros, selon un technicien rencontré à l'aéroport. Le fournisseur a également procédé à la formation de 50 médecins algériens qui, à leur tour, formeront d'autres médecins répartis à travers tous les aéroports et ports du pays.