Malgré les mesures prises en faveur du secteur de la pêche, sur toute l'étendue du littoral chélifien, soit 120 kilomètres de côtes, aucune infrastructure de pêche n'a été réalisée. Et dire que l'Etat accentue tous ses efforts dans le secteur qui a bénéficié d'un énorme soutient dans le cadre du plan national de développement mis en place pour la période allant de 2003 à 2007, dans le but de sa modernisation et de la formation d'un personnel qualifié à l'effet de couvrir l'ensemble de l'énorme zone maritime encore inexploitée. De la modernisation, il faut entendre les activités artisanales à remplacer, la réparation, la rénovation navale, les entrepôts frigorifiques, la fabrication de la glace, la réalisation des abris de pêche ainsi que la connaissance des nouvelles méthodes de pêche et la transformation des produits de la mer. «Ce sont des activités qui seront d'un apport appréciable pour l'économie nationale», notent, un peu déçus, les gens de la mer. Et tout spécialement dans la wilaya de Chlef, contrairement à certaines régions du pays, «on constate que le secteur est totalement ignoré tout le long des 120 kilomètres de côtes», souligne-t-on. En effet, dans les six communes situées sur le littoral (Béni Haoua, Oued Goussine, Ténès, Sidi Abderrahmane, El-Marsa et Dahra) on n'enregistre aucune infrastructure ou abris de pêche. Pourtant, il existe bien des projets, qui ont d'ailleurs été lancés, à l'image du port d'El-Marsa qui traîne le boulet depuis l'année 2005, date de lancement des travaux. Au niveau de ce port, qui accuse beaucoup de retard, il était prévu que la production halieutique atteigne les 4.000 tonnes/an et permette d'embaucher 900 ouvriers permanents et 6.000 autres à titre partiel. «Malheureusement pour les jeunes de la région, fait remarquer un accroc de la pêche, le projet a largement dépassé ses délais et reste toujours à se dessiner.» Par ailleurs, à part l'extension du port de Ténès, l'école de pêche n'arrive plus à remplir sa mission préalable, note-t-on encore, «en raison de l'absence de matériel didactique». Les deux plans accordés dans le cadre de la modernisation du secteur n'ont donc point abouti comme on le prévoyait.