Plus de 24 personnes, recrutées dans le cadre du programme Algérie blanche et qui n'ont pas touché leurs salaires depuis deux mois, ont observé, hier matin, un sit-in devant le siège de la direction de l'Action sociale. «La plupart parmi nous sont des chefs de familles, et notre travail est plein de risques. Nous marchons des kilomètres et nous travaillons sans accessoires de protection. Malgré tous ces risques, nous n'avons pas été payés depuis deux mois», affirment les contestataires rencontrés sur place. Ouazani Allal, 40 ans, responsable d'une famille composée de 5 membres, déclare: «Je suis une victime du terrorisme et j'ai été recruté en tant qu'agent de nettoiement dans le cadre du programme Algérie blanche. Je suis affecté dans des zones pleines de risques, telles les forêts, les maquis et même en zones montagneuses. Mon salaire est estimé à 12.000 dinars/mois et malgré cela, je n'ai encore rien touché voilà deux mois, tout en sachant que je remplis toutes les conditions requises par l'administration. Je suis issu d'une famille pauvre et je dois répondre à, au moins, une partie de ses besoins». De son côté, Mohamed Seddiki, 42 ans, habitant à Sidi Chami, souligne: «Je suis issu d'une famille démunie et j'ai 4 membres à entretenir. C'est inconcevable de rester sans salaire, d'autant plus que nous sommes tous des démunis». Quant à Zal Youssef, 27 ans, il rappelle: «Le programme Algérie blanche a bénéficié d'un bon budget, en revanche, nos salaires n'ont toujours pas été payés». Ce problème est vécu par Belhaddad Yahi, 28 ans, habitant à Arzew, qui déclare, pour sa part: «J'en ai vraiment assez de cette situation. Je travaille depuis deux mois et, à ce jour, je n'ai toujours pas perçu mon salaire qui ne dépasse même pas les douze mille dinars. Nous sommes plusieurs à souffrir de cette situation. Pourquoi les autorités de tutelle ne s'occupent-elles donc pas de notre situation? Il faut savoir que plusieurs parmi nous sont des chefs de famille». Face à cette préoccupation, nous avons contacté M. Zaoui, le directeur adjoint des services de l'Action sociale, qui explique à ce sujet: «Il y a eu une erreur dans la comptabilité des salaires, et le Trésor public a rejeté la paie des deux mois. Je rassure toutefois que ces erreurs seront rectifiées dans un délai qui ne devrait pas dépasser les 8 jours».