Nombreux sont les citoyens qui s'interrogent sur le maintien de la commercialisation du médicament antalgique et antidouleur Di-Antalvic et ses équivalents génériques malgré la décision du 8 juillet du ministère de la Santé portant sur son retrait du marché. Une décision qui intervient suite à une mesure similaire prise quelques semaines auparavant par l'Agence européenne du médicament en raison de sa dangerosité sur la santé. «Je souffre énormément de céphalées et de maux de tête rebelles, et mon médecin vient de me prescrire une prise quotidienne de Di-Antalvic malgré les rumeurs qui courent sur son retrait définitif du marché local. Il semblerait qu'il a des effets collatéraux nocifs sur la santé. Pour ce qui me concerne, je prends ce médicament depuis plusieurs années et, à ce jour, je n'ai eu aucun problème», dira le dénommé B.Y. Sur cette même problématique, un pharmacien installé à Maraval dira : «Ils devraient retirer tous les stocks restants de ce médicament du marché local. Même ses génériques à l'exemple du Xalgésique ne doivent plus être vendus aux malades, car ils contiennent la même composante chimique. J'invite aussi les citoyens à s'abstenir d'acheter ce médicament et ses génériques». Au sujet du maintien de la commercialisation de ce médicament, des pharmaciens installés au centre-ville et dans d'autres communes affirment que «le retrait concerne la molécule mère du Di-Antalvic fabriqué en France et non celles commercialisées actuellement sur le marché local. Les médicaments vendus actuellement sur le marché sont produits à l'échelle nationale à base d'une matière première importée de l'étranger. La molécule mère n'est plus importée depuis quelques temps, et les stocks restants ont été retirés du marché. Je tiens à vous souligner que nous n'avons reçu aucune note officielle à ce sujet, et le médicament continue à être prescrit par les médecins». Du côté de la direction de la Santé, des sources responsables affirment que «la molécule mère du Di-Antalvic a été retirée du marché. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a accordé un délai jusqu'à la fin de l'année en cours pour assurer le retrait définitif de la molécule mère française du marché». Pour sa part, le responsable du service commercial des laboratoires Bio-Pharm, qui produisent une série de génériques, fait savoir : «Récemment, nous avons reçu une note ministérielle portant prorogation du délai de commercialisation de ce médicament jusqu'à la fin de l'année en cours. Je porte à votre connaissance que le Di-Antalvic est commercialisé en France et aux Etats-Unis. Seule la Grande Bretagne l'a retiré du marché. A savoir aussi, que les études et les recherches sur cette question sont toujours en cours». Il y a lieu de savoir que le ministère de la Santé qui a décidé de retirer cet antidouleur du marché avait communiqué en date du 8 juillet une note par le biais de la direction de la pharmacie, laquelle a informé les producteurs pharmaceutiques que les produits contenant du dextropropoxyphène, la matière incriminée, doivent être retirés du marché. Aussi, cette mesure sera appliquée de manière progressive, et un délai de cinq mois est ainsi accordé aux fabricants. Cette tutelle demande également aux opérateurs de prendre les dispositions nécessaires pour ne plus fabriquer ce médicament et d'écouler leurs stocks, s'ils existent, avant le 31 décembre prochain. A compter de cette date, toutes les décisions d'enregistrement seront annulées, indique la note ministérielle. Il est intéressant de souligner, à ce sujet, que l'Agence européenne du médicament avait estimé que ce médicament opiacé antidouleur, à base de dextropropoxyphène, souvent associé au paracétamol dans le Di-Antalvic et ses génériques, est à l'origine de surdoses fatales depuis plusieurs années. Il peut causer des risques sanitaires certains sur le consommateur.