Depuis le lancement des travaux de réalisation du projet du tramway d'Oran, la ville est en train de subir une situation des plus désagréables, voire même catastrophiques. La fermeture de plusieurs artères, dont certains constituent des axes névralgiques de l'activité commerciale de la wilaya, a plongé la ville dans une paralysie presque totale de la circulation. Le boulevard Mascara, la rue Emir Abdelkader et l'avenue de Saint Eugène sont transformés en chantiers à ciel ouvert. Déviations, embouteillages inextricables, poussières, nuisances sonores… autant d'inconvénients qui accompagnent désormais le quotidien des Oranais. «L'axe routier reliant Dar El-Hayat à la Place Roux constitue depuis toujours l'un des points noirs de la circulation de la ville. Maintenant, avec la fermeture partielle du boulevard Mascara, les automobilistes l'évitent autant qu'ils peuvent. Les bouchons y sont monstre à longueur de journée», dira M. Faycal, propriétaire d'une voiture de type Accent. Idem pour K. Amine qui dira avec un ton coléreux: «Je voulais me rendre au centre-ville pour acheter des affaires scolaires pour mes enfants, mais vu l'engorgement de la circulation constaté sur l'axe reliant Dar El-Hayat et la place Roux, je ne pense pas pouvoir faire ces courses aujourd'hui. Du moins, pas au centre-ville. C'est l'anarchie totale! Nous sommes en week-end et vous constatez vous-mêmes l'ampleur de la crise de la circulation. Qu'en sera-t-il avec l'ouverture de l'année scolaire (c'est aujourd'hui) et de l'année universitaire dans quelques jours?» L'un des chauffeurs de bus desservant la ligne 34 dira à son tour: «La fermeture du boulevard Mascara m'a contraint de changer l'itinéraire habituel de la desserte. Depuis quelque temps, j'emprunte la rue de Tlemcen pour pouvoir arriver à la station de la place Valéro.» De son côté, M. Houari s'interroge: «Je ne comprends pas pourquoi ils ont lancé l'ensemble des travaux à la fois. Toutes les artères d'Oran sont paralysées et je suppose qu'avec la rentrée sociale, la situation va empirer.» Un chauffeur de taxi dira pour sa part: «Avec cette situation, j'évite carrément de travailler la matinée. La situation des routes et de la circulation peut facilement endommager le moteur de mon véhicule et l'absence de panneaux de signalisation indiquant la fermeture des rues, compliquent davantage la situation.» Visiblement, les orientations du wali d'Oran qui a insisté sur la nécessité de lancer le nouveau plan de circulation avant le lancement des travaux du tramway n'ont pas été prises en considération. Lors d'une réunion tenue, il y a trois semaines, le wali avait demandé que le nouveau plan de circulation soit annoncé et que le système de permanence du transport soit adopté dans les plus brefs délais. A souligner que les travaux du tramway se tiennent parallèlement à ceux de la rénovation du réseau d'AEP, en cours de réalisation au niveau de la rue Larbi Ben M'hidi. Cette situation n'aura pas manqué de compliquer davantage la crise de la circulation au centre-ville.