Plusieurs lignes de transport urbain risquent de disparaître. «Le tramway d'Oran sera fort probablement élargi vers plusieurs quartiers de la ville et autres communes de la wilaya d'Oran comme Petit Lac, Misserghine et plusieurs autres instituts universitaires», a déclaré le wali d'Oran lors de la dernière session de l'APW, Tahar Sekrane qui souligne que cette demande émane des populations locales. Cependant, ce nouveau mode de transport suscite le mécontentement de plusieurs autres intervenants directs dans le secteur du transport. En effet, les transporteurs privés commencent à grincer des dents du fait que leur avenir semble compromis. Aussi, ils envisagent de passer à l'action. «Nous voulons savoir, avant qu'il ne soit trop tard, si notre avenir, qui est tributaire du tramway d'Oran, est définitivement scellé» s'interrogent ces propriétaires de bus. «Qu'on nous dise toute la vérité même amère», demandent-ils anxieux. Les premières contestations ne tarderont sûrement pas à voir le jour. N'hésitant pas à déclarer qu'ils prendront attache avec la direction des transports, les investisseurs dans le transport urbain demeurent plus que convaincus que le tramway d'Oran fera des victimes sur sa trajectoire. Plusieurs lignes disparaîtront avant même la mise en marche du tramway, appréhendent-ils. Selon ces derniers, les lignes U, 34, 22, 4G, situées sur le tracé du tramway sont les premières dessertes menacées de disparition systématique. Ce qui semble motiver le plus les appréhensions de ces transporteurs est la fermeture imminente à la circulation automobile de plusieurs principales rues qui seront desservies par le tramway. Les rues Mostaganem, Saint-Eugène et le boulevard Mascara, ces trois axes qui abritent les plus grandes lignes du transport urbain d'Oran, sont sur le point de mire. D'autant que ces rues seront, contre toute attente, transformées en routes piétonnières, projette-t-on. L'angoisse est totale tandis que l'intox gagne davantage du terrain alors que les instances hiérarchiques en charge du secteur sont figées dans un mutisme inexpliqué au regard du nouveau plan de circulation d'Oran. Depuis l'inscription du projet en 2005 et le lancement des travaux, les critiques n'ont cessé de pleuvoir, notamment ces derniers jours, à la faveur de l'avancement appréciable du chantier obstruant plusieurs artères et étranglant davantage la circulation routière. D'autres fermetures de rues ne sont pas écartées avec la mise en marche de ce nouveau mode de transport urbain prévue pour l'année 2013. Les élus locaux s'interrogent pour leur part quant aux conséquences de ce transport sur rail sur les constructions limitrophes des lignes du tramway. Après sa révision, le projet estimé à quelque 40 milliards de dinars desservira plusieurs kilomètres couvrant de nombreuses localités en entamant sa course depuis la commune d'Es Senia jusqu'à Sidi Maârouf en passant par El Hassi, le centre-ville d'Oran, pour rallier le nouveau pôle universitaire de Bir El Djir. Le projet, reposant sur 35 escales, 4 relais principaux, prévoit le transport de près de quelque 88 millions d'usagers/an soit une moyenne de 6500 voyageurs/heure. La wilaya d'Oran, qui a dépensé durant les dix dernières années, près de 20.000 milliards de centimes dans le développement de ses infrastructures de base, s'apprête à accueillir dans le prochain plan quinquennal, son métro promis. Les premières esquisses sont prises en charge par le département des transports qui rendra son verdict dans les prochains jours.