Et rebelote! Loth Bonatiro, le docteur d'Etat en astronomie et technologies spatiales, et l'association Sirius reviennent à la charge et, par presse interposée, entament une seconde polémique relative à la date de l'Aïd El-Fitr après celle qui a eu lieu pour le début du ramadan. Le premier annonce la fête de l'Aïd pour dimanche 20 septembre. La seconde pour lundi. Qui aura tort et qui aura raison? Pour le ramadan, c'est l'association Sirius qui a gagné la première manche. Elle avait tablé sur la journée du samedi 22 septembre au contraire du docteur qui avait misé sur le vendredi 21 septembre. Le Dr Bonatiro, en s'appuyant sur les données astronomiques, estime qu'au coucher du soleil du 18 septembre, la lune sera dans sa deuxième mention lunaire à La Mecque et en Algérie et pourra donc être visible à La Mecque, plus facilement à Alger et de plus en plus facilement dans le monde, pour les pays se trouvant à l'ouest de l'Algérie et en particulier en Afrique du Sud et aux Amériques. Pour lui, les pays qui ont commencé à jeûner le 22 août «doivent jeûner un jour de plus car ce mois de ramadan compte 30 jours». Ce qui laisse supposer que l'Algérie a débuté le jeûne avec une journée de retard. Ces pays doivent, selon le Dr Bonatiro, célébrer l'Aïd le lundi 21 septembre 2009, s'ils veulent être en conformité avec le verset coranique qui dit: «...Il faut terminer la vraie durée du ramadhan avant de commencer les louanges à Dieu (le jour de l'Aïd)». De son côté, l'association Sirius peine à situer une date précise pour l'Aïd. Dans un communiqué rendu public, Sirius estime que «la situation pour l'Aïd est compliquée cette année car elle dépendra de la règle de fiqh que l'on adopte». Pour cette association, la visibilité de la lune «sera difficile, voire impossible». Elle précise que seul le comité national des croissants lunaires est habilité à décréter le jour de l'Aïd. Elle demande même au ministère des Affaires religieuses de clarifier les critères qu'il compte utiliser pour la validation de l'observation du croissant. Si au Maroc et dans certains pays musulmans, les autorités religieuses ont déjà fixé le jour de l'Aïd, en Algérie, le ministère des Affaires religieuses se garde d'avancer quoi que ce soit espérant certainement une indication générale pour annoncer le jour de la fête. Il faut dire que l'intrusion de l'association Sirius et du Dr Bonatiro a complètement brouillé les cartes. Ainsi, la nuit du samedi à dimanche appelée la «nuit du doute» sera mise à profit pour décider du jour de l'Aïd El-Fitr.