Dans leur lutte sans répit contre le phénomène sans cesse grandissant de la drogue, les éléments de la brigade des stups relevant de la sûreté de wilaya d'Oran ont minutieusement mené, mardi, à quelques heures de la rupture du jeûne, une opération coup de poings dans le populaire quartier Hai El-Daya (ex-Petit Lac) relevant du secteur urbain d'Ibn Sina. Au-delà de l'impact attendu et avec les répercussions déstabilisatrices que suppose une telle opération sur le milieu mafieux qui alimente le marché local en kif et cachets psychotropes, la descente décidée en cette fraîche journée de ramadhan aura été, à la grande satisfaction des éléments de la brigade des stups et des officiers qui les encadraient, une réussite totale vu que l'objectif initialement tracé a été atteint. Un objectif dont les journalistes de La voix de l'Oranie et de Sawt al Gharb ont eu le privilège de suive les péripéties, depuis l'élaboration de l'opération dans les locaux de la brigade des stups, jusqu'à la neutralisation sur le terrain et la mise hors d'état de nuire des principaux dealers et leur chef supposé qui activaient ostentatoirement à l'intérieur même du marché quotidien de fruits et légumes de Petit Lac. Et le butin n'est pas des moindres. La descente surprise s'est soldée par la saisie d'une quantité de kif destinée à la commercialisation directe aux consommateurs et clients initiés. Une arme blanche et des plaquettes de cachets psychotropes «Roche» ainsi qu'une importante somme d'argent, fruit de la vente des dealers ont également été saisis. Il est 17 heures. Nous sommes au bureau des stups. Le lieu de la descente n'est pas encore divulgué par l'officier en charge de l'opération. Le briefing de l'équipe qui doit s'infiltrer en tenue civile commence et les jeunes éléments de la brigade attendent le feu vert. Un signal qui ne peut venir que des éléments déjà en planque pour un repérage parfait des lieux et des individus suspects dans le marché de Petit Lac… 17h30. Le téléphone sonne. L'officier en contact ininterrompu avec son équipe de repérage sur le terrain vient d'avoir confirmation sur l'intense activité des dealers et du va-et-vient incessant des clients consommateurs qui tentent de s'approvisionner en kif et cachets psychotropes pour l'après-Ftour. 17h45. Le chef donne les dernières consignes. «Chacun de vous connaît sa mission durant l'opération. En aucune manière, il ne faut répondre aux provocations qui pourraient survenir lors du passage à l'action. Agissez dans le respect des lois. Il est indispensable de protéger au maximum les paisibles citoyens qui se trouveraient sur les lieux de la neutralisation des suspects identifiés.» Tels sont les propos tenus par l'officier en direction de ses éléments qui commençaient à quitter le bureau pour s'embarquer dans les véhicules banalisés, préparés pour la circonstance. 18h15. Arrivée de la brigade sur les lieux. C'est en fait à plusieurs centaines de mètres que les éléments descendent des véhicules pour s'engouffrer séparément et incognito dans le marché, alors que d'autres éléments prennent position au niveau des issues du marché. 18h25. Les suspects sont identifiés. C'est en flagrant délit d'une transaction de vente qui se déroule entre les étals de fruits et légumes, que le premier dealer, la vingtaine, est neutralisé et mis à terre par un des membres de la brigade devant les citoyens surpris par la vitesse de l'action. Au même moment, et à peine quelques mètres plus loin, un deuxième dealer, du même âge, est lui aussi mis à terre et menotté. Les bras des deux revendeurs sont immédiatement immobilisés pour éviter tout mouvement qui permettrait d'éparpiller la drogue en leur possession. Course-poursuite à travers le marché Le chef présumé âgé d'une quarantaine d'années, qui supervisait son petit trafic de loin, tente de s'échapper. C'était compter sans l'efficacité des hommes de la brigade. Il est poursuivi par deux éléments qui le dirigent dans une impasse. Se sentant acculé, le dealer sort un grand couteau avec lequel il n'hésite pas de menacer les deux policiers. Des gestes désespérés, car les agents des stups sont décidés à terminer leur mission. Ils se ruent sur le dealer menaçant pour l'immobiliser et le désarmer. C'est menottes aux poignets que le chef présumé du groupe est alors embarqué, rejoignant ainsi ses deux acolytes dans l'un des véhicules de police entouré par une foule curieuse de savoir ce qui venait de se passer, à quelques minutes de la rupture du jeûne. La descente menée au quartier d'Ibn Sina a été, selon les objectifs assignés au départ, une réussite. Les trois dealers qui activaient en toute impunité dans un quartier assez sensible ont été arrêtés, une quantité conséquente de kif ainsi que des plaquettes de cachets psychotropes ont été saisies. Par ailleurs, l'impact de l'opération aura aussi, et comme escompté, eu son écho dans le milieu de la délinquance. Une opération similaire a été menée trois jours auparavant à Kouchet El-Djir. Comme celle de Petit Lac, elle a été réussie puisqu'un groupe de dealers avait été arrêté et mis hors d'état de nuire. La grande victoire de la brigade des stups reste sans conteste la récente opération qui, après quatre mois d'investigations, aura permis la saisie de pas moins de 11 quintaux de kif dans un appartement dans le quartier d'Es-Seddikia et l'arrestation de richissimes barons de la drogue, installés à Oran, Aïn Turck, Arzew et Tlemcen. Et il n'était pas seulement question de trafic international de stups mais aussi de blanchiment d'argent. Dix véhicules avaient été saisis ainsi que des biens immobiliers appartenant au réseau très structuré dont l'un des membres reste toujours en fuite. Les hommes de la brigade des stups pensent autrement. Un des officiers de la brigade précise: «Pour mon équipe, il n'y a pas de petites ou de grandes opérations. La lutte contre toute forme de criminalité ne s'arrête pas après une affaire. Mais la sensation du devoir accompli, notamment durant le mois de ramadhan, apporte sa part de satisfaction et de motivation pour la suite de nos activités. Toujours pour le bien des honnêtes citoyens.»