Depuis un mois, quarante (40) filles issues de la commune d'Oued Taourira, à l'extrême sud de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, scolarisées au niveau du CEM Bendahou de Telagh, à 40km de leurs domiciles, parcourent quotidiennement près de 400m à pied, pour rejoindre l'internat du Lycée El-Wi'am et autant pour retourner le lendemain matin à leur collège, au risque d'arrêter leurs études. De l'avis des témoins émus par cette situation préoccupante pour les parents de ces élèves, le régime d'internat est désormais supprimé au Lycée Abdelhadi en travaux, alors qu'elles s'y abritaient durant les années précédentes. Période où elles étaient scolarisées au CEM Berkane Daoud, à quelque 200m de là. Ne voilà-t-il pas que, contre toute attente, elles ont été toutes «balancées» au CEM Bendahou, où elles poursuivent actuellement leur scolarité. Mais le soir venu, elles doivent parcourir à pied près de 400m, pour rejoindre le nouvel internat qui leur est assigné au nouveau Lycée El-Wiam de Telagh. Cette décision ne cesse de susciter de larges réprobations parmi les parents d'élèves et même au sein du corps enseignant, qui s'inquiète à l'avance du triste sort réservé par les décideurs à ses disciples, alors que l'hiver et ses journées courtes sont à nos portes. «Est-ce que ces mêmes décideurs auraient agi de la même façon, si leurs propres filles étaient concernées par tous ces chamboulements», s'insurge G. Salah, un parent d'élève de Telagh, qui ajoute: «Je ne viens pas de Oued Taourira, mais à voir défiler devant mes yeux ces pauvres filles, ne peut me laisser indifférent. Comment se peut-il, qu'aucune autorité locale ne pense pas à mettre à leur disposition, ne serait-ce qu'un minibus pour assurer leur transfert en toute sécurité entre ces deux établissements scolaires?...» «Inutile de vous dire, que tout le long de leur itinéraire, qui commence à ressembler pour elles à un véritable chemin du Calvaire, nos filles sont confrontées aux quolibets et autres provocations de toutes sortes, et ce, même si elles sont accompagnées par un adjoint d'éducation, qui a trop peur d'être pris également à partie des jeunes réputés frondeurs de la ville», nous déclarent deux enseignants, sous le couvert de l'anonymat. Selon eux, «cette mesure prise à la hâte, n'a pas été judicieusement réfléchie». En réaction à la situation vécue à Telagh, par ses jeunes administrées, le P/APC d'Oued Taourira, M. Douma, a réclamé la tenue d'une réunion de haut niveau à Mérine, à laquelle il a convié outre les responsables locaux, ceux de la direction de l'Education de la wilaya (DEW). Pour lui, «la solution idéale serait de caser ces élèves au CEM Omari Mekaïdiche, doté d'une demi-pension, le transport des élèves pouvant être assuré quotidiennement.» Solution vouée d'avance à l'échec, car cet établissement est déjà plein à craquer. Faute de mieux, M. Douma, appuyé par les parents d'élèves et toute la population d'Oued Taourira, aimeraient que ces enfants soient scolarisées dans un établissement proche de leur hébergement. «Sinon, menace Si Naïmi, nos filles risquent d'abandonner leurs études». «Il faudra attendre que les critères exigés soient entièrement remplis, pour voir un jour un CEM érigé dans la localité de Oued Taourira», lui rétorquera un responsable de la DEW.