La commune de Souahlia distante de 10km au sud-ouest du chef-lieu de la daïra de Ghazaouet, est peuplée de 31.000 habitants, ce qui la place à la deuxième place derrière la ville des Deux-Frères, quoique la moitié de sa population soit concentrée à Tounane, chef-lieu de cette commune. Malheureusement, l'autre moitié est répartie entre de nombreuses localités ou douars, à l'accès parfois très difficile. Autant dire que cette partie de la population, à l'instar d'autres régions du pays, souffre de l'inexistence de bon nombre de commodités censées concourir à l'amélioration du cadre de vie di citoyen. Parmi elles, la couverture en matière de santé. Selon nos interlocuteurs, aussi bien des citoyens que d'anciens élus, «la situation sanitaire n'est guère reluisante dans notre commune, qui enregistre un déficit flagrant en infrastructures sanitaires.» Et H. Bouziane de préciser: «Le seul dispensaire existant depuis décembre 1998 et affublé récemment du nom pompeux de «polyclinique» au chef-lieu, est loin de répondre aux besoins de la population, plus particulièrement en matière d'espace, de consultations spécialisées et autres actes d'exploration. De plus, ses portes ferment à 20h00 et aucune permanence de nuit n'y est assurée», a-t-il remarqué. Quant aux six (6) salles de soins, dont deux sont en cours de réalisation à Beghaoun et Zaouïa, elles se limitent strictement à leur raison d'être: des soins palliatifs et rien d'autre, ce qui est peu pour les milliers de patients potentiels. «Mais, là où c'est l'angoisse, comme le signale B.K. une enseignante qui doit enfanter dans quelques mois, c'est l'absence d'une maternité dans notre commune. Nos parturientes sont systématiquement orientées sur les hôpitaux de Ghazaouet ou de Nedroma distante de 27km», a-t-elle ajouté. «Si pendant la journée, l'acheminement d'une future maman ne pose pas problème, en dépit des risques de la route, renchérit un ancien élu qui craint pour sa belle-fille enceinte, les transferts de nuit sont autrement plus problématiques à cause du manque de transport», dira-t-il. Il sera bientôt relayé par un commerçant qui affirme: «Pour ma part, j'ai conseillé à mon fils de laisser sa femme arrivée à terme, dans sa famille habitant Ghazaouet, jusqu'à son accouchement», a-t-il souligné. Ce handicap oblige souvent la plupart des familles des douars éloignés, à faire appel aux matrones pratiquant l'accouchement traditionnel, avec tous les risques qu'il comporte. «Alors que nous sommes en plein troisième millénaire, les déplacements sanitaires vers Ghazaouet ou Nedroma restent pour ces familles isolées, du domaine de l'impossible», nous avoue ce commerçant. Voulant en avoir le cœur net auprès du P/APC, nous l'avons rencontré au siège de l'APW de Tlemcen, à l'issue d'une réunion tenue ce lundi. Le maire de Tounane nous a confirmé point par point les insuffisances énumérées et nous a même fait état de bien d'autres, telles la présence dangereuses d'une station d'essence en plein tissu urbain, l'absence d'une ambulance et le recours aux clandestins privés pour évacuer les cas urgents. Il insistera sur la priorité à accorder à l'édification d'une polyclinique, dont sa commune a bénéficié «et que je ne vois pas venir concrètement, malgré la disponibilité de son terrain d'assiette», a-t-il remarqué.