Les fellahs de la région de Hassi El-Ghella, à 21km au nord-est de Aïn Témouchent, en particulier ceux qui ont planté des jeunes plants d'oliviers, se disent touchés par la prolifération du mérione, nom attribué généralement au rat des champs. Ce phénomène s'ajoute, selon eux, aux larves du hanneton commun, appelées communément «ver blanc» et qui infestent plus de 5.000 hectares dans la région de Aïn El-Arbaâ. Un fléau, pour lequel l'APW de Aïn Témouchent aurait voté un budget de 1,5 milliard de cts, pour contribuer à son éradication. «Malheureusement, la campagne envisagée n'a pas été lancée en temps opportun», nous dira K. Mohamed, un agriculteur de la plaine de la Mleta, engagé dans la campagne des labours semailles. Comme si ce ratage ne suffisait pas, les oléiculteurs risquent de perdre leurs jeunes oliviers menacés par le mérione, un rongeur qui a déjà colonisé les sous-sols des champs et qui faute de mieux, s'attaque aux racines tendres des jeunes oliviers. C'est ainsi que des jeunes oliveraies risquent de disparaître au bout de quelques mois et l'on craint déjà la perte de quelque 25ha d'oliviers, victimes du mérione. «Des dégâts qui risquent de s'étendre aux 300ha d'oliviers plantés deux ans auparavant, par le secteur des Forêts. «Devant le danger qui se précise, nous avons alerté la Chambre d'Agriculture, qui nous a conseillé de nous rapprocher de la DSA, pour faire recenser rapidement nos pertes et engager une campagne d'éradication contre ce nouveau fléau, qui menace nos jeunes oliviers, dont nous estimons l'entrée en production dans les deux années à suivre», nous signalent les fellahs angoissés. Pourtant, les services de la DSA n'ont toujours pas été contactés par ces derniers, pour envisager une solution.. Rappelons que le mérione est un curieux petit rongeur, ressemblant à un rat, qui reste actif de jour comme de nuit. Il a un biorythme à phases multiples. Autrement dit, ses alternances de veille et de sommeil se succèdent durant les 24 heures du jour et de la nuit. On rencontre le mérione principalement en plaine, car ce n'est pas un montagnard. Vivant en petites colonies de quelques couples et de leurs descendants, le mérione est capable de tomber en léthargie hivernale dans les régions, où le climat est réputé rude.