À la difficulté causée par certaines zoonoses sévissant dans la bande steppique de la wilaya, est venu s'ajouter le phénomène de prolifération des rongeurs. Telle une malédiction, l'invasion de la région par le rat des champs est devenue, depuis plusieurs mois, une menace pour le voisinage et l'agriculture locale. Infestant surtout la zone de Chahbounia, à 100 km au sud de Médéa, l'espèce de rat dite “mérione”, d'une envergure de plus de 25 cm et d'un appétit vorace, a ravagé d'importantes superficies au cours de la dernière campagne agricole. En dépit de la mise en place d'un dispositif basé sur la lutte chimique utilisant des appâts empoisonnés constitués de granulats, le rat n'a pas disparu pour autant, provoquant même une recrudescence de la leishmaniose. En effet, 1 390 cas dus à la parasitose ont d'ailleurs été enregistrés en 2005, selon des statistiques communiquées par la Direction de la santé et de la population. Apparaissant pendant la saison chaude, la leishmaniose est causée par un parasite qui est inoculé aux mammifères par la piqûre infectante d'insectes (phlébotomes). Ces derniers utilisent les biotopes des rongeurs et autres habitats d'animaux (étables, poulaillers). C'est dans l'objectif de lutter contre les rongeurs dans la zone de Chahbounia, qu'un appel d'offres a été lancé dans le cadre de l'emploi des jeunes. S'étendant sur 3 500 ha, 9 sites localisés à Chahbounia sur 1 200 ha, à Boughezoul sur 1 300 ha, à Bouaïche sur 1 000 ha, ont été identifiés afin qu'il y soit entrepris des actions tendant à agir sur les rongeurs. Car, faut-il le rappeler, ces derniers sont des réservoirs pour l'insecte et responsables des pertes de récoltes céréalières et des destructions de champs de cultures maraîchères. M. EL Bey