Le gouvernement veut lutter contre la spéculation sur les prix des produits de large consommation. Après l'Office national interprofessionnel des céréales (OAIC) et l'Office interprofessionnel du lait (Onil), les autorités ont créé un office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev), selon un décret exécutif publié mercredi 7 octobre au Journal officiel (JO) n°55. Placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture, cet organisme public «assurera des missions de service public notamment en matière de régulation, de constitution et de gestion des stocks des produits stratégiques». Une liste de légumes et de viandes concernées par l'opération de régulation, qui peut être élargie à certains fruits, sera fixée par arrêté conjoint des ministres chargés de l'Agriculture et du Commerce, ajoute le texte. La tâche de l'Onilev ne sera pas facile. Le marché national des légumes et viandes connaît d'importantes flambées des prix à la veille des événements et des fêtes religieuses, comme le ramadhan et l'Aïd. Les prix des légumes et des viandes ont considérablement augmenté durant le dernier ramadhan, mettant en difficulté de nombreux ménages aux revenus modestes. Outre la régulation, l'Onilev est également chargé "de réaliser toute étude et enquête permettant la connaissance des différents segments de la filière, leur niveau d'intervention et de proposer aux pouvoirs publics les programmes de développement et de régulation à mettre en place". Il a également pour mission de "concilier les intérêts économiques des différents intervenants dans la filière et ceux des consommateurs, d'effectuer toutes opérations commerciales ou industrielles liées à son objet et d'effectuer des prestations de services au profit des agriculteurs". Dirigé par un directeur général, l'Onilev est doté d'un comité interprofessionnel consultatif composé des représentants de l'ensemble des catégories professionnelles de la filière des légumes et des viandes, de ceux des consommateurs et de ceux des pouvoirs publics. Ce comité est chargé de ''formuler des avis et des recommandations sur la politique générale des légumes et des viandes, l'organisation du marché et des prix, les moyens de renforcement de l'office et sur toute demande d'avis formulée par le ministre chargé de l'agriculture ou le directeur général de l'office." Il est à préciser que la production animalière de l'Algérie est passée de 12 millions de têtes en 1999 à plus de 20 millions actuellement.