Le verdict est finalement tombé dans l'affaire qui a défrayé la chronique à Bechar, une affaire portant sur la dilapidation de deniers publics dans le secteur de l'Hydraulique qui a vu couler plusieurs responsables dont l'ex-directeur des ressources en eau et l'ex-secrétaire général de la wilaya de Bechar, mais aussi des membres de la commission des marchés publics de la wilaya ainsi que des entrepreneurs impliqués. L'ex-directeur des Ressources en eau de Bechar, B.Dj., ainsi que son adjoint, H.S., et un chef de service ont été condamnés à une peine de huit ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars chacun. Les neuf membres de la commission des marchés publics de la wilaya, parmi lesquels le secrétaire général de la wilaya, ont écopé d'une peine de quatre ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 millions. Trois autres cadres de la direction des Ressources en eau ont été condamnés à cinq ans de prison ferme et il est question aussi de peines allant de deux à six ans de prison contre une vingtaine d'autres accusés, tandis que huit autres mis en cause ont été acquittés. Cette affaire, dont les audiences se sont étalées sur quatre jours, et qui a vu la comparution d'une cinquantaine d'individus, a été révélée en 2008 lorsqu'une dizaine de personnes, parmi lesquelles l'ancien directeur de l'Hydraulique, ont été relevées de leurs fonctions pour une affaire de dilapidation de deniers publics avec la complicité d'entrepreneurs de travaux hydrauliques après la conclusion de marchés contraires à la réglementation. Les enquêteurs de la Sûreté de wilaya avaient révélé, après expertise, que des marchés ont été conclus avant et après les dernières intempéries qui ont touché la wilaya. Mais les ouvrages présentaient beaucoup de malfaçons et imperfections. De plus, les travaux de protection des berges qui auraient pu coûter seulement 6 milliards de centimes ont été facturés à 29 milliards. Pis encore, l'enquête devait révéler que les travaux qui devaient être effectués à Kerzaz, 300 kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya, n'ont pas été achevés. Et cela n'a pas empêché les services de l'Hydraulique de payer la facture présentée par l'entreprise en charge du projet. Par ailleurs, l'expert devait ordonner la démolition des murs protecteurs qui allaient constituer en fait plus un danger qu'une sécurité pour les citoyens du fait des malfaçons constatées.