Vingt-neuf (29) ans après, les chalets de Chlef défraient toujours la chronique et leurs occupants ne voient plus le bout du tunnel, en dépit de l'aide CNL fixée à 70 millions de cts et du crédit bancaire limité à 200 millions de cts avec un taux d'intérêt dit «bonifié» à 2%, au moment où les matériaux de construction sont hors de prix. Pour rappel, le 10 octobre 1980, l'ex-ville d'El-Asnam a été ravagée pour la seconde fois en l'espace de 24 ans, par un séisme de magnitude 7,5 à l'échelle de Richter, le sixième enregistré depuis le 9 et 16 septembre 1954, quand deux secousses successives ont détruit la capitale du Chéliff, dénommée à l'époque Orléansville. Par superstition, semble-t-il, les responsables l'ont débaptisée pour lui faire porter désormais le nom du cours d'eau qui l'a vue naître. Plus de 1.000 morts ont été dénombrés dans ce dernier séisme, qui a laissé des dizaines de milliers de familles sans abris. Le plan d'urgence mis en place par le gouvernement prévoyait à l'époque, le relogement provisoire de la population sinistrée dans des chalets préfabriqués et la reconstruction selon des normes anti-sismiques de la zone sinistrée. C'était il y a 29 ans à ce jour, sachant que la durée de vie de ces chalets ne saurait en aucun cas dépasser la décennie. Malheureusement, les choses n'ont guère évolué, même après les émeutes du 27 avril 2008, qui ont secoué les communes respectives de Chlef et de Chettia. Emeutes, qui ont incité le gouvernement à porter plus d'intérêt aux conditions dramatiques vécues quotidiennement par les 18.133 occupants «provisoires» de ces chalets. «Pourtant, après moult réflexions et tractations avec les représentants de l'association des sinistrés, les mesures prises au cours du mois de février dernier 2009, ont eu pour nous, le même effet qu'une montagne accouchant d'une souris», nous dira K. Djelloul, un sinistré confronté au problème de la reconstruction. Selon lui, les propositions gouvernementales sont loin de susciter l'engouement des sinistrés, qui réclamaient «une aide financière directe et conséquente.» Rappelons qu'une première décision portait sur l'octroi d'une aide financière de 70 millions de centimes à chaque famille, versée par la CNL, pour la réalisation d'une construction en dur, à la place du chalet occupé. Dans ce cas, il est fait obligation aux occupants de démolir leur demeure en préfabriqué, mais force est de constater que cette option n'a pas été du goût de ces derniers, qui persistent à réclamer «un peu plus de souplesse dans la procédure du dispositif en question, ainsi qu'un soutien plus adapté aux besoins de l'opération.» Les statistiques qui nous ont été communiquées par la direction du Logement et des Etablissements Publics (DLEP) font ressortir le dépôt de 222 dossiers, dont seuls 92 (41,4%) auront reçu le feu vert de la commission technique de wilaya pour entamer leurs constructions. S'agissant de l'aide de 70 millions de cts octroyée, celle-ci est fractionnée en trois tranches, pour peu que le souscripteur s'engage à démolir le logement préfabriqué après la fin des travaux de construction de son nouveau logement et la réception de son projet. L'autre mesure de soutien concerne le crédit bancaire de 200 millions de centimes, lestés d'un taux d'intérêt dit «bonifié» de 2%. Il n'empêche que de l'avis de plusieurs sinistrés concernés, «l'aide accordée est nettement insuffisante et ne nous permettra en aucun cas la réalisation d'une nouvelle habitation, compte tenu de pas mal de facteurs négatifs, à leur tête, le coût dissuasif atteint par les matériaux de construction, et ce, tant que les projets publics continueront à assécher l'offre très en deçà de la demande à l'échelle nationale.»