Le 9 décembre 2009, se tiendra au niveau du tribunal de la Cour d'Oran, le procès des 21 mis en cause, accusés dans une affaire d'association de malfaiteurs, importation et exportation de stupéfiants, faux et usage de faux et détention d'armes à feu. Cette affaire démontre comment les réseaux de trafic de stupéfiants agissent et s'organisent. Du transport du kif aux faux documents administratifs et aux armes pour se défendre, une fois acculés par les services sécuritaires. Comme on retrouve aussi, le nouveau chemin qu'empruntent les narcotrafiquants. Cela est d'autant plus vrai qu'Oran est devenue la plaque tournante du trafic de drogue. Débordant d'imagination, et pour mieux échapper aux nasses des forces de sécurité, ces trafiquants ont opté pour le grand Sud. De par son étendue et usant de 4x4, ces criminels «se baladent» des frontières avec le Maroc jusqu'aux destinations qu'ils se sont fixés. Les récentes saisies en sont plus qu'illustratives. C'est donc dans le cadre de la lutte contre le crime organisé que les éléments de la police judicaire d'Oran sont arrivés à mettre fin aux activités de l'un des plus importants réseaux de trafic de stupéfiants. Ce dernier avait, en effet, tissé sa toile, s'étendant de la frontière marocaine à celle tunisienne et bien au-delà, jusqu'à la Libye. En date du 2 octobre 2007, le premier élément appartenant à ce réseau, tombera et ce, suite à l'arrestation du dénommé M.Y. à Boutlélis, qui se trouvait à bord d'une Clio, immatriculée à Sétif. La fouille permettra aux policiers de mettre la main sur un faux permis de conduire. Au même moment et au même endroit, un autre suspect, B.B., sera arrêté, alors que deux autres personnes, se trouvant à bord de deux véhicules différents, l'un immatriculé à Alger et l'autre à Sidi Bel-Abbès, réussiront à prendre la fuite en abandonnant leurs voitures. En fouillant les véhicules, les policiers trouveront à bord de la première, une quantité de 50 kg de kif traité. Le jour même, le baron du réseau tombera à Aïn El-Türck, il s'agit de B.K., surnommé Bicha et qui était en possession d'une fausse carte d'identité. La perquisition de son domicile se soldera par la saisie de 4 plaquettes de kif, pesant 500g l'une. Interrogé, ce dernier avouera aux enquêteurs activer dans le trafic des stupéfiants, à Ouargla, depuis 1996. «Toutefois, dira-t-il, j'ai été arrêté 2 ans plus tard. Mais cela ne m'a point dissuadé et une fois ma peine purgée, j'ai repris mes activités». «En 2005, expliquera cette personne, nous avons décidé d'importer le kif du Maroc, et là, j'ai pris contact avec l'un des plus grands barons du royaume chérifien, il s'agit de Saïd El Hayani. Après notre entrevue, nous avons conclu un marché et de grandes quantités de kif ont été acheminées par mes hommes du Maroc, via Ghardaïa et Ouargla pour arriver en Lybie où la marchandise était écoulée. Signalons que les quantités de kif transportées, variaient entre 50, 100 et 200 kg. Comme il est important de souligner que cette affaire est revenue, après un pourvoi interjeté auprès de la Cour suprême.