Le tribunal criminel de la Cour d'Oran, a reporté hier le procès des deux mis en cause dans la célèbre affaire d'association de malfaiteurs, importation et exportation de stupéfiants, faux et usage de faux et détention d'armes à feu, plus connu sous l'affaire « BICHA ». Cette affaire démontre l'organisation des réseaux des narcotrafiquants, du transport du kif, aux faux documents administratifs et aux armes pour se défendre une fois, acculés par les services sécuritaires. Comme il en ressort dans cette affaire, la nouvelle route du kif, qu'empruntent ces narcotrafiquants. Oran était la plaque tournante du trafic de drogue. A présent c'est le grand Sud qui prend le relais par ces trafiquants. Hier, le procès des deux des principaux accusés, dont un ressortissant, a été reporté à la suite du non-transfert de ces derniers hors wilaya pour assister à leur procès intervenant après pourvoi. Rappelons que cette affaire intervient après l'interpellation du premier élément de cette longue chaîne qui avait tissé une vraie toile d'araignée entre les frontières de l'ouest et l'est, jusqu'en libye. En date du 2.10.2007, le premier élément de ce réseau tombera après l'arrestation du dénommé M.Y., à Boutlélis qui se trouvait à bord d'un véhicule de marque Clio immatriculée 19. 100.3229. Sa fouille permettra aux policiers de mettre la main sur un faux permis de conduire. Au même moment, un autre suspect sera pris au même endroit, il s'agit de B.B. Alors que deux autres personnes se trouvant chacune dans un véhicule l'un immatriculé 16 et l'autre 22, arriveront à prendre la fuite, abandonnant leur voiture respective. La fouille de ces dernières permettra à ces mêmes éléments de mettre la main sur la quantité de 50 kg de kif traité. Le jour même, le baron de ce réseau tombera à Aïn El Türck, il s'agit de « Bechni.Khaled », surnommé Bicha. Ce dernier était en possession d'une fausse carte d'identité. La perquisition de son domicile se soldera par la saisie de 4 plaques de kif pesant chacune 500g. Interrogé, ce dernier avouera aux enquêteurs qu'il active dans le trafic des stupéfiants à Ouargla depuis 1996. Toutefois, dira-t-il, je fus arrêté 2 ans plus tard. En 2005, expliquera-t-il, je fus contacté par un autre trafiquant de kif avec qui j'avais travaillé. Nous décidâmes alors d'importer nous-mêmes le kif du Maroc. C'est ainsi que j'ai pris contact avec l'un des plus grands barons du pays chérifien, il s'agit de « Saïd Elhayani ». Après notre entrevue, dira Bicha, le marché a été conclu et plusieurs quantités de kif ont été transportées par nos hommes du Maroc vers Ghardaïa et Ouargla. Et de là elles passèrent au territoire libyen où la marchandise était écoulée. Signalons que les quantités de kif transportées variaient entre 50, 100 et 200 kg. Suite à l'annonce du réquisitoire, 20 ans de réclusion, la perpétuité et des peines de 5, 12, 15, 20 ont été arrêtées contre les mis en cause, de même que des acquittements.