Le tribunal d'El-Bayadh a condamné un médecin de garde à l'hôpital de Boualem, située à 40km du chef-lieu de la wilaya, ainsi qu'un infirmier affecté à l'hôpital de Sidi-Slimane, à six mois de prison avec sursis, assortis d'une amende de 50 millions de centimes, pour non assistance à personne en danger, en l'occurrence, une patiente décédée faute d'une meilleure prise en charge. La victime T.F. dont les parents ont déposé une plainte contre les mis en cause, présidait auparavant l'association des malades souffrant d'insuffisance rénale et activant dans la commune de Sidi-Amar, relevant de la daïra de Boualem. L'affaire remonte au mois de novembre 2008, quand la victime traitée à l'EPSP de Sidi-Slimane vit son état s'aggraver suite à des complications inopinées. Un état qui nécessitait son transfert en urgence à l'hôpital de Boualem, censé être mieux équipé. Selon la mère de la patiente, l'infirmier de garde aurait refusé de la faire transférer, sous prétexte que le chauffeur de l'ambulance était… en congé. Finalement, une véritable course contre la montre a été engagée par les parents de la patiente, pour la transférer à l'hôpital de Boualem. «Pour son malheur et le nôtre, ma fille qui souffrait énormément des reins, a été admise dans une chambre sans chauffage et de surcroît avec des vitres de sa fenêtre cassées», dira au juge la mère de la victime, qui poursuit: «Le médecin de garde cette nuit-là, se désintéressait complètement de l'état de ma fille et pour cause. Cette praticienne n'a même pas pris la peine d'ôter son manteau, pour examiner ma fille qui était à l'agonie. Elle ne tarda pas d'ailleurs à rendre l'âme, quelque temps après son admission dans cet hôpital», dit-elle d'une voix éplorée. Et d'ajouter que cet incident n'est pas le premier du genre enregistré dans cette commune tristement connue sous l'appellation «Ouktel Ouadfen» (Tue et enterre). Un modus vivendi qui semble avoir été passé entre les habitants et certains responsables dont ils disent craindre les représailles, dans ces régions où la précarité règne en maître. Ces mêmes responsables ont d'ailleurs tenté de retourner l'accusation contre la famille de la victime, taxée de négligence à son tour. Des arguments qui n'ont pas pesé lourd devant la plaidoirie de la partie civile, qui a clairement démontré l'implication des deux accusés de non assistance à personne en danger.