Devant le mutisme observé par les éleveurs et autres maquignons de connivence sur la Blue Tongue qui sévit à travers la région Ouest du pays, l'association des vétérinaires indépendants de la wilaya de Mostaganem tire la sonnette d'alarme sur les risques d'expansion de la maladie, dont la menace fait déjà chuter les prix à Aïn Témouchent. Selon certains membres du bureau de la dite association, une vingtaine de cas ont été enregistrés au niveau des régions respectives de Aïn Tédelès, Sour et Sidi-Belattar. Tout en lançant un appel de prévention, l'association agissant en collaboration avec le laboratoire régional de la santé animale, a entamé une campagne de sensibilisation au niveau des différents souks et points de vente implantés à travers la wilaya de Mostaganem. «Par contre, les éleveurs et autres maquignons affichent un silence de connivence quant aux foyers qui menacent de s'étendre au reste du cheptel ramené à la vente», nous révèle M. Ghali, fellah et petit éleveur de son état. Selon lui, ces éleveurs et leurs «hommes de confiance» ne tiennent pas à ce que la chose s'ébruite et contribue à faire chuter les prix du mouton du sacrifice, «surtout en cette période cruciale», a-t-il souligné. Une baisse qui se matérialise déjà par une dégringolade de près de 5.000Da par tête à Aïn Témouchent, où l'on se réjouit déjà de l'arrivée en masse des cheptels provenant des hauts plateaux. Une arrivée porteuse d'espoirs et aussi d'inquiétudes dans les circonstances actuelles, car le commun des citoyens est en droit de s'interroger si des barrières sanitaires ont été implantées à la limite des wilayas du sud, pour exiger la vaccination préalable des cheptels ramenés contre la Blue Tongue. Une autre source responsable estime pour sa part, qu'une bonne partie du cheptel n'est pas encore vaccinée, en dépit des campagnes gratuites lancées par les services agricoles des wilayas de l'Ouest. «D'ailleurs, dit-elle, cela se remarque au niveau des souks, où aucun certificat de vaccination du cheptel n'est exigé à l'entrée». C'est ce qui incite le bureau de l'association des vétérinaires privés mostaganémois à mettre à l'index les wilayas limitrophes (Mascara, Relizane, Chlef) ainsi que celles des hauts plateaux (Tiaret, Saïda, Naâma, El-Bayadh). Ceci en raison des transactions couvrant le domaine du cheptel entre les wilayas de l'Ouest. «Les contrôles inopinés s'avèrent donc indispensables», concluent les membres du bureau de l'association des vétérinaires indépendants de Mostaganem. Le même souci est relevé auprès des services agricoles (DSA) de la wilaya de Aïn Témouchent, où la menace de la Bleu Tongue contribue à faire chuter les prix des ovins, même si jusqu'à ce jour, cette maladie n'est pas signalée officiellement. Néanmoins, la DSA par le biais de son inspection vétérinaire a dépêché ses équipes de zootechniciens pour procéder à l'inspection et à la désinfection des bergeries de la région, pour éviter tout risque de maladie. Une mesure qui risque d'être battue en brèche, avec l'afflux cette semaine des éleveurs et cheptels provenant par camions entiers des hauts plateaux. Cette arrivée a déjà fait baisser les prix de plus de 5.000Da par tête, par rapport à la décade précédente. Les prix sont appelés à chuter davantage, selon les spécialistes du domaine.