Les cas de grippe A(H1N1) connaissent une courbe exponentielle à Béni-Saf, où le nombre de personnes atteintes avoisine la vingtaine, entre confirmés ou en instance de l'être ou tout simplement suspectés, le dernier en date étant une émigrée de 67 ans, placée en milieu isolée après sa tentative de fuite. C'est dire si la psychose s'est installée parmi la population, car au moindre éternuement en cette période de grippe traditionnelle, c'est la suspicion de la grippe A qui incite certains cas à rester cloîtrés chez eux. Pas plus tard que ce lundi dernier, une émigrée répondant aux initiales de B.K. et âgée de 67 ans, domiciliée à Oulhaça, s'est présentée aux UMC de l'hôpital de Béni-Saf. Les praticiens de l'équipe de garde ayant remarqué les premiers signes cliniques, ont suspecté chez cette patiente un probable cas de grippe A dite «porcine». Affolée à cette idée, la dame en question s'est éclipsée à l'annonce du diagnostic. Mais, des recherches lancées à ses trousses ont permis de la retrouver chez ses parents demeurant dans la daïra de Oulhaça. Les services médicaux, en charge de cette pathologie, ont pris en charge cette patiente et l'ont placée en milieu isolé, en attendant les résultats des prélèvements sanguins effectués sur elle. Cette alerte aura duré près d'une journée et au cas où ses analyses s'avéreront positives, on se demandera alors combien de personnes faudra-t-il isoler du moment, qu'elle aurait pu les contaminer en les approchant depuis son retour de l'étranger. Ce comportement fera dire à un médecin: «Ce mal prend une expansion sournoise… » Et d'expliquer que «de nombreux cas atteints d'une simple grippe saisonnière pourraient éviter de se contenter d'une simple consultation médicale, en laissant dans le doute la réalité de cette pathologie.» Fermetures d'écoles, désinfection, quelles autres mesures doit-on encore envisager, pour enrayer ce mal qui ne peut l'être que par une vaccination générale, dont le vaccin reste à… inventer? En effet, si les Américains sont en avance sur ce plan, les laboratoires européens et… nos importateurs ne se sont pas encore hissés à la même hauteur. En attendant, les cas traités à l'hôpital sont rentrés chez eux, mais restent suivis médicalement pour éviter toute rechute potentielle.