En marge d'une manifestation sportive qui s'est déroulée à Sidi Bel Abbès et à laquelle il assistait, le chanteur Cheb Mohamed Abassi, connu par les adeptes de la chanson raï, a bien voulu nous confier ses impressions sur la chanson actuelle et nous parler de son parcours personnel. -V.O : Peut-on connaître les raisons de votre récente éclipse de la scène artistique ? -Cheb Mohamed Abassi : Malgré tous les efforts que je déploie pour la préservation et la promotion de cette musique, je me sens, le plus souvent, mis à l'écart par certaines personnes que j'estime manipulées dans le seul but de ne détruire. -Vous ne pensez pas que c'est la chanson raï qui est actuellement en perte de vitesse ? -Le raï authentique, qui est né à SBA, est actuellement l'objet de coups fomentés et de crises insurmontables. Dans un passé tout récent, cette musique était très appréciée. Pour la majeure partie des mélomanes Bel abbesiens, c'était une musique qui consolait ; aujourd'hui, hélas, les mêmes personnes la trouvent inconvenante. Mes admirateurs, les férus du raï classique, étaient contents d'écouter une musique qui les faisaient pleurer au lieu de les faire danser. Je travaille, contre vents et marées, pour redonner à mes chansons, le cachet d'antan qui convient à notre société. Le raï n'a jamais choqué personne. -Quels sont les thèmes que vous développez dans vos chansons ? -Je parle dans mes chansons de l'amour, la haine, la chance et la jeunesse… Cela constituait pour les fans une véritable thérapie. Aujourd'hui, il y a des manœuvres qui tendent à déstabiliser les artistes et enterrer définitivement le raï. Un syndicat local a été tout récemment créé avec pour objectif la défense des artistes du terroir. -Et en ce qui concerne vos activités artistiques ? -Je viens de prendre part à un grand gala musical à Béziers, en France, en compagnie des chanteurs Houari Benchenat, Baroudi Benkhedda. C'était une soirée magnifique organisée par Cheikh Sekka, président de l'aimable association Amitié-France. J'ai participé récemment à une émission à la chaîne 1 d'Alger. D'ailleurs, je passe régulièrement sur la radio Mekerra pour animer des discussions sur le raï qui est en train d'être bradé par l'intermédiaire des pirates au détriment des maisons d'édition. Je prépare actuellement deux albums qui seront prochainement édités.