Sidi Bel Abbés derrière les Verts, tous branchés vers le stade Merrikh pour assister au match le plus émotionnel et qui constitue le match de l'honneur. Ainsi après un silence de recueillement après le coup du sort de la minute de trop, les supporters bélabésiens ont repris du service en reprenant le credo cher au peuple algérien « one, two , three , viva l'Algérie ». L'on assiste à une remontée de la fièvre qui s'empare de tous au fil des heures, coup d'envoi depuis que les premiers fans ont pris d'assaut les agences de voyages pour obtenir les billets du bonheur poudre. L'engouement aidé par le sentiment d'avoir été lésé au Caire a raflé toute l'actualité au point que le centre de ralliement est constitué par les cafés et les cybers. L'avenue de La Macta, à titre d'exemple, au centre ville de la Mekkerra est mobilisée depuis le début de cette aventure où l'on ne parle que des « Verts ». Pas à pas, une véritable histoire d'amour rarement vue dans les annales depuis l'indépendance s'installe, ouvrant surtout aux jeunes les yeux sur la symbolique du drapeau, emblème de notre identité nationale. Ainsi le café « Petite Suède », entre autres, vibre dans une intensité dramatique théâtrale où l'on assiste à des débats houleux, chacun imposant son point de vue sur comment appréhender la rencontre avec composition de l'équipe, tactique à adopter, les leçons à tirer et des petits détails sur la santé des joueurs. Tout passe au peigne fin qui ferait ravir Saadane et son staff pour dire que l'engagement est total. La notion de consommateurs est remplacée par membre à part des « Verts » avec ses frayeurs, sa passion, la palpitation du cœur à l'approche du jour « J » et l'installation d'une communion fraternelle qu'on aimerait voir se développer dans notre vie quotidienne plus largement et aussi ce respect dans le regard pour « le nif, khayi ». Yahia, Abed, Mokhtar, Daoud, Ahmed, Khlifa et les autres, ne pensent qu' à la victoire qui serait pour nous le succès de la bravoure contre la « hogra » dans le fair play, à savoir de faire trembler les filets de l'adverse, cette fois en un combat à la loyale. Au café « Petite Suède », on retient son souffle, l'oreille et les yeux au stade Merrikh. Bonne chance à nos « Fennecs».