Dès le coup de sifflet final de l'arbitre ouzbek de la rencontre Algérie-Angleterre, les Algériens, hommes et femmes, ont laissé exploser leur joie après la performance plus qu'honorable des Verts face à l'Angleterre. à Constantine, dans les cafés, restaurants, chez eux ou encore dans la rue, les supporters, drapés de maillots et d'écharpes à l'effigie du drapeau national, suspendus à leur petit écran, sont restés stupéfaits voire incrédules quant au niveau de jeu que l'équipe nationale a produit face à une équipe donnée comme favorite de cette Coupe du monde 2010. Il n'aura fallu que 5 minutes pour qu'une salve de klaxons fuse dans toutes les rues de la ville de Constantine. Le silence religieux auquel on a assisté quelques minutes avant le coup de sifflet final, a vite laissé place à une procession de voitures arborées des couleurs de l'emblème national. “Nous n'aurions jamais cru que cette équipe-là se révolte ainsi face aux Anglais”, laisse éclater un fervent supporter des Verts. À Oran, 24h après le match contre les Anglais, on n'en revient toujours pas de la réaction de “ses” guerriers et de ses 90 minutes héroïques. Comme à ses plus belles heures de liesse populaire, la ville a retrouvé ses sensations et ses émotions juste après le coup de sifflet final de l'arbitre ouzbek. Une fin de rencontre vécue sur les nerfs qui a libéré tous les Oranais scotchés devant leur téléviseur ou qui se sont donné rendez-vous dans les cafés. Un quart d'heure avant le début de la rencontre, Oran ressemblait à une ville fantôme où ne circulaient que quelques retardataires, accélérant pour être à l'heure. Un quelque chose d'Oum Dorman planait imperceptiblement sur la ville et les espoirs les plus fous étaient permis. Au final, un concert de klaxons accompagnant des cortèges formés un peu partout dans les rues avec des supporters qui sont sortis pour exprimer leur joie des retrouvailles. La ville a veillé tard avant de s'endormir sur un seul espoir, battre les Yankees et faire taire les Arabes. Ailleurs, toute la ville de Tizi Ouzou était quasiment déserte peu avant le coup d'envoi du match tant attendu entre l'Algérie et l'Angleterre. Durant tout le match, les maisons et les immeubles ont souvent tremblé de frayeur, de clameurs et de hourrah qui cadraient parfaitement avec le culot des camarades de Antar Yahia incroyablement mis en confiance dès le début de l'empoignade et admirablement décomplexés face aux stars mondiales des “British”. À la mi-temps déjà, alors que le petit écran affichait le fameux 0-0 de l'espoir et de la bravoure, quelques coups de klaxon précoces déchiraient la nuit et constituaient en fait les prémices d'une nouvelle nuit d'allégresse et de folie. Et lorsque l'arbitre siffla la fin du match sur ce score incroyable et inespéré de 0-0, on comprit alors que les Verts venaient d'écrire une nouvelle page d'histoire et de gloire dans les annales du football algérien. Du coup, les principales artères de Tizi Ouzou avaient bien du mal à contenir la foule immense venue fêter une “victoire” fantastique à coups de klaxons stridents, de youyous répétés et de chants bien connus où les “One, two, three ! Viva l'Algérie !”, auront retrouvé toute leur saveur au moment même où de nombreuses autres localités de la Kabylie ont vécu les mêmes scènes de liesse et d'allégresse. À Ghardaïa, des jeunes et moins jeunes sortaient, qui de chez eux, qui des innombrables cafés qui avaient installé des télévisions pour la circonstance, criant et chantant l'hymne à la gloire de l'équipe nationale. Des youyous cadencés par des chants fusaient aussi de partout, des domiciles comme des voitures qui défilaient sur les grandes artères de la ville encore sous le choc de l'énorme match réalisé par les Verts. Petit à petit, la procession de voitures grossissait, lumières et klaxons en exergue, avec les superbes emblèmes qui pendaient aux vitres. C'était le moment de se lâcher après 90 minutes de stress. Le “One, Two, Three” reprenait sa place dans le cœur et l'esprit de tous les Algériens.