«Je ne voulais pas tuer l'enfant que je venais de mettre au monde, non, Votre Honneur. J'ai simplement essayé de m'en débarrasser», dira la mise en cause, H.A., comparaissant, hier, devant le tribunal criminel de la cour d'Oran, pour répondre du grief d'infanticide. La mise en cause a été condamnée à une peine de trois années de prison ferme. Les faits de cette triste affaire ont eu pour théâtre une petite localité en dehors d'Oran et au niveau de laquelle le cadavre d'un nouveau-né a été découvert, gisant au milieu d'une décharge. Une enquête est alors ouverte et très vite les investigations aboutiront à l'arrestation de la mise en cause, citée plus haut. Cette dernière était, selon certains témoignages, enceinte et venait d'accoucher, sans que personne ne connaisse le lieu. Interpellée, elle n'opposera aucune résistance pour livrer une poignante et triste affaire. Etant mariée simplement avec la Fatiha, la mise en cause se verra abandonnée par son époux, dans le domicile de ses parents puis disparaitra. L'oncle maternel de son mari, usant de sa force de mâle, abusera d'elle à plusieurs reprises et c'est ainsi qu'elle tombera enceinte. Elle essaiera, tant bien que mal, de dissimuler sa grossesse. Et après avoir accouché, elle abandonnera le nouveau-né auprès d'une décharge, après l'avoir enveloppé d'un linge. «Je l'ai laissé là dans l'espoir qu'il soit trouvé et pris en charge, je ne savais pas qu'il allait mourir», dira-t-elle. Appelée hier à la barre, la prévenue relatera dans les détails sa mésaventure. «Jamais, je n'ai voulu tuer cet enfant. Même si pour moi, il représentait la honte et le déshonneur. –Mais, lui rétorquera le magistrat de l'audience, a-t-on idée de jeter un nouveau-né dans une décharge sans penser aux conséquences.» Lors de son réquisitoire, le procureur requerra la peine de huit ans de réclusion et la défense plaidera les circonstances atténuantes. Aux termes des délibérations, la mise en cause a été condamnée à la peine de trois ans de prison ferme.