Lorsque le président de l'audience interpelle B.A. qui doit répondre de fratricide, ce dernier arrive à peine à prononcer quelques paroles audibles. Toutefois, il insiste sur le fait qu'il était ivre et ne voulait, en aucun cas, tuer son frère et il dit: «Je me suis emporté.» «Selon vous, lui rétorque le président du tribunal criminel de la cour d'Oran, le mis en cause dans cette affaire est plutôt l'alcool?» «Non, Votre Honneur, répond B.A., mais sous l'emprise de la boisson, je ne sais pas du tout comment j'ai pu commettre un tel acte.» Le prévenu a donc comparu, hier, devant le tribunal criminel de la cour d'Oran pour répondre du grief d'homicide volontaire et a été condamné à dix ans de réclusion. Par ailleurs, L.A., son ami, est accusé, quant à lui, pour non dénonciation de crime et a écopé d'une année de prison ferme. Le 11 juillet 2009, le mis en cause et son ami, deux herboristes qui se trouvaient à Maghnia, rentrent assez tard le soir. Ils se dirigent, de ce pas, chez la sœur de B.A. qui réside à El Derb. Le mari de cette dernière, la victime B.B. et leur demi-frère, se trouvaient dans la maison. La soirée commence et finit par être un peu trop arrosée. Eméchés, le mis en cause et la victime ont eu une prise de bec à propos d'un héritage maternel. La victime reproche alors à son aîné de négliger le terrain laissé par leur mère. Se sentant bafoué, le mis en cause lui répond assez violement, se saisit d'un petit tabouret et le lui lance à la tête. Ensuite, il le fait sortir sur la terrasse et lui porte deux coups de couteau à la poitrine. Il abandonne ainsi son frère et va finir sa soirée sur la corniche, avec son ami. C'est la sœur qui alerte alors les secours, mais à leur arrivée, la victime avait déjà rendu l'âme, suite à une forte hémorragie. Une enquête est ouverte et les deux mis en cause sont arrêtés en plein centre ville. Interrogé, le principal mis en cause ne nie pas le fait de s'être disputé avec son frère, mais affirme ignorer comment il a pu commettre un tel acte. Signalons que l'accusé, suite à une maladie, avait été amputé d'une jambe alors qu'il se trouvait en prison. D'un autre côté, le complice avoue être sorti de la maison avant que le drame ne se produise. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis vingt ans de réclusion à l'encontre de B.A. et deux ans de prison ferme pour son complice. La défense de B.A. revient sur le drame, ayant secoué cette famille et les problèmes de santé, connus par le mis en cause. «Votre Honneur, dit l'avocat, mon client est encore sous le choc du terrible drame qui a secoué toute une famille.» et de son côté, la défense de L.A. a plaidé sa non-culpabilité. Aux termes des délibérations, B.A est condamné à dix ans de réclusion.